Mémoire
Résumé : | Les constructions chez les insectes eusociaux sont non seulement impressionnantes en raison de leur complexité, mais aussi parce qu'elles sont construites par des individus dont le travail n'est pas coordonné de manière centralisée. Une question clé est de déterminer comment les colonies d'insectes coordonnent leurs actions de construction. Actuellement, peu de travaux sont consacrés aux comportements d’excavation chez les Formicidae. Parmi ceux-ci la plupart ont porté sur les comportements collectifs plutôt que sur les comportements individuels. Dans la présente étude portant sur la fourmi hypogée L. flavus, deux axes ont été envisagés. Le premier axe vise à identifier les comportements globaux de la colonie impliqués dans les activités d’exploration, de construction et d’excavation au moyen d’un dispositif expérimental à l’échelle macroscopique. Le second axe vise à identifier les mécanismes ainsi que les comportements individuels impliqués dans l’excavation des galeries au moyen d’un dispositif à l’échelle microscopique. Cette étude met en lumière combien la présence ou l’absence de nourriture affecte les comportements collectifs de la colonie : en absence de nourriture les ouvrières sont principalement impliquées dans l’exploration et peu dans la construction en surface et souterraine ; en présence de nourriture les ouvrières sont principalement impliquées dans la construction en surface et souterraine et peu dans l’exploration. De plus, ce travail met en évidence une distribution inégale des comportements de creusement entre les ouvrières et des durées de comportement de transport dépendantes de la zone d’origine et de dépôt de sable. Plus globalement, ce travail a permis de décrire les mécanismes d’excavations de L. flavus ainsi que les comportements individuels impliqués dans cette excavation. Ces résultats mettent en évidence l’utilisation d’une communication indirecte (phéromones) dans la coordination des activités d’exploration, de construction et d’excavation de la colonie. |