Mémoire
Résumé : | Les sociétés d'insectes sociaux disposent de systèmes efficaces d'organisation dont l’une des clés est la division du travail. Ainsi, les différentes tâches sont effectuées simultanément par des groupes d’individus plus ou moins spécialisés. La majorité des études sur la division du travail omettent de prendre en compte l’inactivité, qui peut pourtant représenter entre 50 et 70% des patterns comportementaux observés. Ce travail de fin d’études vise à mieux caractériser les ouvrières inactives, en comparant leur réponse individuelle à cinq stimuli aux réponses de deux autres groupes fonctionnels (les nourrices et les fourrageuses), chez l’espèce de fourmi Myrmica rubra. Ces expériences individuelles portent sur deux stimuli déclencheurs de l’activité des deux groupes fonctionnels (présence de larves ou de proie) et sur trois stimuli caractérisant le nid (phototactisme, marquage colonial, et présence de congénères). L’analyse des profils comportementaux des individus au sein du nid, confirme que les ouvrières inactives représentent un groupe fonctionnel à part entière, composé d’individus plus ou moins spécialisés dans l’inactivité. Les ouvrières inactives et les nourrices répondent similairement aux stimuli caractéristiques du nid, bien que les ouvrières inactives minimisent la réponse sociale. Par ailleurs, les inactives répondent à la présence de larves, notamment en s’assurant leur transport. Les apports de ce travail aux différentes hypothèses tentant d’expliquer l’inactivité sont discutés. Enfin, une nouvelle hypothèse quant aux rôles potentiels de l’inactivité dans l’immunité sociale et la flexibilité organisationnelle de la fourmilière est proposée. |