Mémoire
Résumé : Ce mémoire vise à démontrer que la répression du 17 octobre 1961 à Paris a fait l’objet d’un déni de mémoire dans l’histoire nationale française. D’abord étouffée, la mémoire de cette date clé de la guerre d’Algérie a longtemps été entretenue au sein des mémoires dites « souterraines » avant de progressivement réinvestir l’espace public français dans les années 1980. Ce travail ambitionne également à prouver que, loin d’être un épisode distinct de la guerre d’Algérie, les événements du 17 octobre 1961 signent le paroxysme de la violence et du racisme d’État importés du terrain colonial. À travers l’étude de son contexte, des mécanismes du déni de mémoire et des luttes mémorielles d’après-guerre, ce mémoire identifie le chemin parcouru par un événement emblématique de la mémoire coloniale. L’histoire, le déni et la mémoire du 17 octobre se retrouvent au cœur des rapports troubles qu’entretient la France avec son passé colonial.