Mémoire
| Résumé : | La bande dessinée est une source qui fut longtemps boudée par les historiens. Rapidementconfinée à la littérature enfantine, elle ne jouissait pas d’un intérêt puissant comme a pu l’avoirle cinéma. A partir des années 60 et encore plus dans les décennies suivantes, le médiumconnaîtra une intellectualisation rapide et une nouvelle vague qui lui permettra de toucher lepublic adulte. Franquin est déjà un cador du genre lorsque cette vague frappe le monde de laBD. De plus en plus irrité par la tournure que prend son employeur, le Journal de Spirou et parl’évolution du monde, il profite de cette nouvelle vague pour créer les Idées Noires en 1977.Même si Franquin se défendait d’être politique, les sujets qu’il aborde avec cette série le sontparticulièrement. Ils sont de plus très liés à l’actualité de la fin des Trente Glorieuses :multiplication des marées noires, mouvements sociaux contre le nucléaire, peur de la guerrefroide, scandales sanitaires… La technocritique a toujours existé mais prend une ampleurconsidérable en cette fin des seventies et les Idées Noires en sont le parfait exemple. De lamême façon qu’une chanson anti-nucléaire d’Alain Barrière ou un film de Claude Zidi sur lapollution et le désenchantement du monde, Franquin émet des critiques claires qui n’ont rien àvoir avec ses prétendues dépressions. |
