Résumé : La précarité se traduit, pour un ménage ou des individus, de plusieurs manières possibles et les dépenses liées à l’énergie en est une principale. Ne pas pouvoir chauffer suffisamment son logement, ne pas avoir pouvoir utiliser ses appareils électroménagers, ne pas pouvoir payer ses factures d’électricité ou de gaz, et même ne pas pouvoir se déplacer par manque de moyens… ces situations touchaient, en 2013, 21% des ménages belges (Meyer, 2013). Parmi les causes de la précarité énergétique, il faut mettre en première place les problèmes liés à l’isolation des logements, dont les moins bien aménagés sont habités par les ménages dont la situation financière est la plus fragile. A Bruxelles, il suffit de regarder la répartition des ménages en fonction des revenus et d’analyser ces logements, et il apparait que les ménages les plus pauvres habitent dans les immeubles les plus vétustes du centre de la capitale belge.Si l’action publique a pour objectif de créer des politiques publiques pour rendre meilleure la vie dans une société, alors il parait impossible de dissocier précarité énergétique de transition énergétique, qui est définie comme étant un modèle énergétique basé sur trois piliers que sont la sobriété, l’efficacité et le développement des ressources renouvelables (Association Négawatt, 2011). Pour comprendre l’émergence des problèmes publics et des politiques dédiées à les résoudre, il semble qu’une analyse des acteurs et des référentiels intégrés par ces acteurs et des politiques mises en place est pertinent.Ainsi, si les référentiels sont définis comme étant les représentations de la réalité qui mènent à la construction des politiques publiques (Müller, 2014), alors une étude des référentiels des politiques publiques visant à lutter contre la précarité énergétique nous aideront à comprendre les objectifs sous-jacents à ces politiques et leur lien existant ou non avec la transition énergétique. Il nous est alors apparu que les politiques publiques construites dans le cadre d’un référentiel de marché, référentiel dominant les sociétés occidentales depuis les années 1980, la précarité énergétique est perçue comme un problème individuel, lié aux ménages eux-mêmes, ainsi la solution réside dans les ménages eux-mêmes. Les actions mises en place seront alors destinées à améliorer la gestion des budgets de ces ménages ou encore à limiter leur consommation d’énergie. En revanche, dans le cadre d’un référentiel systémique à visée sociale, le problème de la précarité énergétique sera pris dans son ensemble et, en instaurant des mesures pour la limiter, les résultats sont aussi favorables pour la transition énergétique.