Résumé : Lorsque Philip Pettit, dans son ouvrage Republicanism. A Theory of freedom and government défend une théorie de la liberté en tant que principe de non-domination, il prône une thèse selon laquelle la liberté des individus passe nécessairement par leur stricte égalité. Cette dernière est obtenue à travers une conception contestataire de la citoyenneté, leur garantissant ainsi une jouissance de la liberté préservée des interférences arbitraires d’autrui et de l’Etat. Ce faisant, Philip Pettit étend non seulement la conception républicaine classique d’égale liberté, mais il met également en lumière l’incomplétude de l’égalitarisme libéral défendu par John Rawls. L’objectif poursuivit dans ce travail de recherche est d’évaluer le concept de liberté comme non-domination en tant que levier performant d’égalité. Nous nous focalisons d’abord sur une évaluation purement philosophique du concept, en le confrontant aux thèses de Rawls mais aussi à celles d’autres théories politiques telles que le républicanisme de Maynor, le critical republicansism de Laborde et l’anarchisme de gauche. Nous nous attachons ensuite à analyser la liberté comme non-domination de manière plus concrète à travers le concept d’égalité de genre tel qu’il est problématisé par la théorie féministe. Si le néo-républicanisme parvient à répondre à quelques unes des revendications féministes, le manque de réflexion concernant la déconstruction des normes qui maintiennent une inégalité structurelle entre hommes et femmes impacte négativement sa capacité à prendre au sérieux le problème de l’égalité de genre. Nous démontrons finalement en quoi le républicanisme de Pettit offre des moyens qui permettent de penser l’égalité de façon innovante au regard de la philosophie politique, mais souffre néanmoins de l’absence d’une analyse généalogique de la domination qui l’empêche de promouvoir une égalité stricte entre citoyens.