Résumé : La ratification et l’adoption de l'Accord de Paris engagent la communauté internationale à accélérer et à renforcer la réponse mondiale au changement climatique, les pays signataires sont appelés à mettre en œuvre leurs contributions déterminées au niveau national, afin d’assurer un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique. La réussite de la traduction des engagements d’un pays en actions concrètes est conditionnée par le niveau de la cohérence de sa politique climatique. Des synergies entre les engagements d’un pays, d'une part et ses orientations futures en matière de développement, d’autre part, favorisent une action climatique cohérente. Ce travail de mémoire vise à évaluer le niveau de la cohérence d’une politique climatique vis-à-vis de son niveau d’ambition dans le cadre de l’Accord de Paris, en particulier celle de l’atténuation, en prenant comme étude de cas le Maroc. Pour atteindre l’objectif de cette étude, on s’est basé sur l’évaluation des « outputs » (objectifs et degré de transposition) de la politique climatique du Maroc, en révélant le niveau de la consistance entre les nouveaux engagements nationaux d’atténuation des émissions de GES (proposés dans la CDN, soumit à la CCNUCC en 2016), d'une part, et les stratégies, les plans et les programmes de développement, nationaux existants d’autre part, ainsi que le degré de transposition des mesures d’atténuation. Pour répondre à la problématique de notre étude, nous avons menu une analyse qualitative des documents officiels du pays qui reflètent ses orientations stratégiques. Les réponses récoltées montrent que la politique climatique du Maroc est globalement cohérente, ce qu’il prévoit réellement consiste avec son engagement, les mesures d’atténuations proposées sont sur la bonne voie d’atteindre leurs objectifs et être concrétisés, en revanche, certaines objections nécessitent d’être soulevées, notamment les objectifs d’atténuation en matière de la production d’électricité nécessite une hausse de niveau afin d’atteindre l’objectif conditionnel, les projets adoptés dans ce domaine connaissent des retards et des glissements de calendrier, une proportion majeure des objectifs d’atténuation dans le domaine de l’efficacité énergétique et les déchets est conditionnée au financement externe, or ces domaines présentent un potentiel important en termes d’atténuation, le recours du pays au gaz naturel est au charbon pour produire d’électricité qui va au sens opposé de ce qu’il stipule à travers sa stratégie énergétique.