Résumé : Les recherches scientifiques qui visent l’intégration de la spiritualité dans les soins, ainsi que son développement augmentent chaque année. Cependant, des chercheurs ont constaté qu’il y a un manque remarquable dans les recherches concernant la spiritualité des patients adhérant à l’islam. Ce mémoire en sciences des religions et de la laïcité vise l’étude des préoccupations spirituelles des patients musulmans belges en adoptant une approche identitaire et comparative intergénérationnelle. Cela nous a amené à la question de recherche suivante : les préoccupations spirituelles des patients musulmans belges connaissent-t-il un déplacement entre la première et la seconde génération ? Nous postulons qu’il existe un déplacement dans les préoccupations spirituelles entre la première et la deuxième génération des patients musulmans belges ; la sous-dimension de la transcendance de la plupart des patients de la première génération n’est pas perturbée au moment de la maladie, et également la sous-dimension de l’identité psycho-sociale de la plupart des patients de la deuxième génération n’est pas perturbée. Pour confirmer ou réfuter cette hypothèse, nous avons interviewé 20 patients ; 10 patients de la première génération et 10 patients de la deuxième génération, dans les différents services de l’hôpital Erasme à Bruxelles, par le biais d’entretiens semi-directifs de la grille STIV d’Etienne Rochat qui modélise la dimension spirituelle des patients en quatre sous-dimensions : Le sens - la transcendance- les valeurs - les aspects psycho-sociaux de l’identité.Les résultats de cette étude sont les suivants :• La plupart des patients de la première génération ont des perturbations sévères de la sous-dimension du sens, vu leurs âges et leurs états de santé qui perturbent leur équilibre globale de vie. Toutefois, cette dimension n’est pas perturbée du même degré chez les patients de la deuxième génération. Le type de la maladie/hospitalisation joue un rôle crucial dans la perturbation de cette sous-dimension (par exemple certain(e)s patients de la deuxième génération qui ont subi aux opérations cardiaques).• En ce qui concerne la transcendance, la plupart des patients de la première génération n’ont pas de perturbations, cela confirme relativement la première hypothèse secondaire, dans laquelle nous postulons que la sous-dimension de la transcendance de la première génération n’est pas perturbée (besoin couvert). Nous constatons que cette sous-dimension évolue progressivement chez les patients de la deuxième génération, toutefois le degré de changement n’est pas grand.• La sous-dimension des valeurs qui aborde la relation patient-soignant, indique une certaine similitude et un rapprochement dans les attitudes des patient(e)s de la première et la deuxième génération. Il existe plusieurs facteurs qui interviennent dans cette sous-dimension à titre d’exemple la culture médicale du patient(e), la communication des soignants, la maîtrise de la langue française…• La quatrième sous-dimension des aspects psycho-sociaux de l’identité, le nombre des patient(e)s de la première génération qui n’ont pas de perturbation est plus grande que la deuxième génération. Cela contredit notre deuxième hypothèse secondaire, qui stimule que cette sous-dimension est forte (sans perturbation) chez la deuxième génération, par rapport aux patients de la première génération.• Donc, la première hypothèse qui stimule qu’il y a un déplacement dans les préoccupations spirituelles des patients musulmans de la première et la seconde génération est vraie. À vrai dire, ces résultats restent relatifs, un peu flous. C’est vrai, qu’il y a un déplacement dans les préoccupations spirituelles entre la première génération et la deuxième génération, toutefois, ce déplacement n’est pas clair. Il serait important d’élargir l’échantillon de l’enquête, et minimaliser la moyenne d’âge de chaque génération pour valider ces résultats. Il serait également important de faire une autre étude comparative entre les patients de la deuxième et la troisième génération.