par Pieret, Julien
Référence L'année sociale 2007, Institut de sociologie - Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, page (135-160)
Publication Publié, 2010
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Cet article fournit la synthèse de plusieurs années d’observation du processus législatif relatif à l’encadrement légal des usages de la vidéosurveillance en Belgique. En parallèle du dépouillement minutieux de nombreux débats parlementaires, cette contribution offre un panorama fouillé de la recherche criminologique, essentiellement anglo-saxonne, relative à la vidéosurveillance. Ces recherches sont doubles : d’une part, une partie vise à évaluer l’efficacité de ce dispositif compte tenu d’objectifs généralement prédéfinis au regard des chiffres des faits délinquants enregistrés et résolus ; d’autre part, une autre partie envisage la caméra comme illustration d’évolutions paradigmatiques caractérisant notre compréhension de la délinquance et des moyens mis en place pour la gérer. La perspective développée dans cet article est double. Premièrement, il repose sur une analyse originale du travail législatif relatif à un objet particulier appréhendé, par ailleurs, par la communauté scientifique. L’exercice de comparaison entre discours politiques et discours scientifiques sur la vidéosurveillance est particulièrement fécond en vue de prendre la mesure du fossé séparant l’activité normative relative à un objet et celle visant à décrire, comprendre et expliquer ce même objet. Deuxièmement, cet article propose les jalons de recherches empiriques à mener ultérieurement et visant à mesurer l’impact d’une nouvelle législation venant encadrer un procédé d’ores et déjà massivement utilisé par les pouvoirs publics.