par Pieret, Julien ;De Greef, Vanessa
Editeur scientifique Pieret, Julien ;De Greef, Vanessa
Référence Le casier judiciaire. Approches critiques et perspectives comparées, Larcier, Bruxelles, page (347-421)
Publication Publié, 2011-05-23
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Au départ de cette contribution se situe l’hypothèse suivante : un examen des actions entreprises par la Ligue belge des droits de l'Homme contre le certificat de bonnes conduite, vie et moeurs et le casier judiciaire permet d’illustrer, en particulier, les forces et faiblesses d’une association comme la Ligue, de revisiter, en général et à partir d’un exemple concret, trois des questions qui continuent d’agiter la sociologie des mouvements sociaux. La première de ces questions repose sur l’oscillation de la Ligue entre deux pôles, celui d’une association-mouvement d’une part, celui d’une association-experte d’autre part. L’ambivalence de la Ligue quant à son positionnement entre ces deux pôles renvoie à la question existentielle de la sociologie des mouvements sociaux, à savoir qu’est-ce qu’un mouvement social ? La deuxième question vise à expliquer le contraste entre, d’une part, le «succès» de l’action de la Ligue sur le certificat dont elle a obtenu la disparition pure et simple et, d’autre part, «l’échec» de l’action visant à substantiellement améliorer le régime du casier judiciaire au bénéfice des personnes qui en sont affectées. Cette dernière interrogation fait écho aux travaux de la sociologie des mouvements sociaux relatifs aux conditions politiques qui permettent à une action collective d’être performante et d’obtenir des résultats tangibles. Enfin, la troisième et dernière question est plus pointue : elle porte sur l’utilisation prioritaire d’un registre juridique dans les actions menées par la Ligue. Elle s’inscrit dans un champ particulier de la sociologie des mouvements sociaux, à savoir celui qui étudie spécifiquement la place et le rôle du droit au sein des stratégies militantes.