Article révisé par les pairs
Résumé : Amorçage comportemental : produit de l’esprit, mais de l’esprit que qui au juste ? Il est nécessaire de mettre à jour le paradigme d’amorçage comportemental : le comportement des participants peut en effet être influencé par des déterminants non conscients, mais les attentes des expérimentateurs jouent aussi un rôle certain. L’amorçage comportemental, technique par laquelle le comportement est altéré par l’induction d’influences subconscientes fait date en psychologie. Mais, une étude récente montre que les déterminants de cette situation sont différents de ce qui était typiquement admis : les attentes des expérimentateurs jouent également un rôle crucial dans l’expression de l’effet d’amorçage. Ces résultats sont présentés dans l’édition du 18 janvier du journal PLoS One http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0029081. L’étude conduite par Stéphane Doyen et ses collaborateurs de l’Université Libre de Bruxelles avait pour objectif la réplication d’une expérience princeps d’amorçage comportemental réalisée pour la première fois en 1996. Au cours de celle-ci, les auteurs testèrent si mener subconsciemment des participants à penser au concept de vieillesse entrainerait une diminution subséquente de leur vitesse de marche. Ces participants s’étaient portés volontaires pour participer à une simple tâche de mise en bon ordre des phrases mélangées comportant toutes un mot de nature particulière. Pourtant, la mesure retenue ici par les expérimentateurs était la vitesse à laquelle ceux-ci marchaient lorsqu’ils quittaient le laboratoire. Ces chercheurs ont montré que ces mots de nature particulière, relatifs au concept de vieillesse, avaient amorcé chez ces participants ce même concept et les avaient amenés à marcher plus lentement. Cependant, dans cette nouvelle étude, les chercheurs de l’Université Libre de Bruxelles ont trouvé que cet effet d’amorçage n’était présent que lorsque les croyances des expérimentateurs étaient modifiées de telle sorte qu’ils attendent à observer une marche ralentie chez les sujets qu’ils testent. Les auteurs de l’étude insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas uniquement d’un effet de prévision créatrice, mais plutôt de la démonstration de l’intégration d’informations contextuelles subtiles dans la régulation de nos comportements sociaux automatiques, telle que les attentes des expérimentateurs, qui, de concours avec l’amorçage initié par les phrases mélangées on altéré le comportement des participants.
“Behavioral priming: It's all in the mind, but whose mind?” (DOI 10.1371/journal.pone.0029081) Behavioral priming paradigm needs update: Participants’ behavior can be affected by unconscious determinants, but experimenters’ expectations also play a role Behavioral priming, in which behavior is changed by introducing subconscious influences, is a well-established phenomenon, but a new study shows that the cause may be different than what was previously assumed, and that the experimenter’s expectations are also crucial for the priming effect to be seen. The results are reported in the Jan. 18 issue of the online journal PLoS ONE http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0029081. The study, led by Stéphane Doyen of the University of Université libre de Bruxelles in Belgium, aimed to replicate a seminal behavioral priming study from 1996. In this original study, the authors tested whether subconsciously priming participants to think about age could make them walk more slowly. The participants thought they were volunteering for a word game, in which they had to figure out which word didn’t belong, but the actual measure was how fast they left the lab. The researchers found that when the words that didn’t belong were related to being old, the participants walked more slowly after playing the game. In the new study, however, the experimenters found that the priming effect was only seen when the experimenters’ expectations of participant behavior were manipulated as well. The authors emphasize that these results are not simply the results of a self-fulfilling prophecy, but instead appear to reflect environmental cues, such as the experimenter’s behavior, which act together with the initial priming from the word game to affect the participants’ behavior.