Article révisé par les pairs
Résumé : Le cinéma réalisé par des femmes a souvent été analysé au travers des sujets dont il traitait, principalement au niveau de la représentation des personnages féminins, que ce soit du point de vue sociologique ou plastique. Cet article tente de se pencher sur le travail de cinéastes contemporaines au travers, cette fois, de la notion du temps et plus particulièrement de la spécificité du traitement et de la gestion filmique temporels. L’articulation des films de Jane Campion, Claire Denis, Julie Taymor, Naomi Kawase ou encore Marina De Van, malgré la diversité de leur approches cinématographiques, semble renvoyer à l’idée de la durée selon Bergson, à savoir le temps comme expérience et continuation de ‘ce qui n’est plus dans ce qui est’. Il s’agit dès lors d’envisager ces films comme des récits d’expériences synesthésiques dont la temporalité est déterminée, non pas par une objectivité universelle, mais bien par les sensations vécues par les corps représentés.