Résumé : Cet ouvrage rassemble douze contributions originales consacrées aux dynamiques sociales de l'espace urbain en Europe de l'ouest durant le bas Moyen Age. Dans sa première partie, l'ouvrage montre la structuration à long terme de l'espace urbain par les stratégies d'occupation des groupes dominants : chapitres canoniaux, élites scabinales, métiers (Tours, Namur, Trévise). Il confronte ce processus d'appropriation à la capacité de ré-agencement matériel ou symbolique déployée par certains acteurs urbains. Accident aléatoire (Tortosa), circonstances politiques (Bruges), modulation des rapports à la ville (Ratisbonne) re-dessinent les territoires respectifs, rallument sans cesse la lutte pour la maîtrise de l'espace et de ses éléments signifiants. Dans sa seconde partie, l'ouvrage donne à penser la société urbaine dans ses relations avec des horizons plus lointains. Dans un premier temps sont abordées les relations des villes avec leur arrière-pays, sur lequel les groupes citadins dominants réinventent les modalités économiques et juridiques de leur contrôle (Bruxelles, Chieri, Dijon). dans un second temps, sont considérées les armatures urbaines de certains territoires (Brabant, Hainaut, Saint-Empire) dont la vivacité économique dépend de l'intensité des relations marchandes. Les articles réunis éclairent, souvent d'un jour nouveau, non seulement l'histoire singulière des villes concernées mais plus fondamentalement les processus et les logiques à l'oeuvre dans l'agencement et le ré-agencement permanent des espaces urbains.