Résumé : Dans le cadre d’une étude belge multicentrique, cet article rapporte l’évaluation qualitative et quantitative des besoins psychosociaux des proches aidants principaux des patients atteints d’un cancer, ainsi que les difficultés vécues par ces proches à faire face aux besoins psychosociaux des malades. De janvier à novembre 2004, l’ensemble des proches aidants principaux des patients atteints d’un cancer et hospitalisés au sein de sept unités de soins en oncologie, ainsi que le proche aidant principal d’un patient sur deux consultant au sein de ces mêmes unités ont étéinvités à prendre part à l’étude. Les proches aidants principaux ont rempli une adaptation du questionnaire Cancer Rehabilitation Evaluation System (CARES) permettant l’investigation de 24 types de difficultés ayant pu être rencontrées au cours du dernier mois, ainsi qu’une seconde adaptation du CARES permettant d’évaluer leur perception de 38 types de difficultés potentielles chez leur proche malade au cours du dernier mois. Les sujets ont également étéinvités à indiquer s’ils avaient eu des difficultés à faire face à chaque difficulté perçue chez leur proche malade. Les informations médicales relatives aux patients ont étérécoltées auprès de leurs oncologues. Parmi les 284 proches aidants principaux inclus, une grande majoritéa rencontré au cours du dernier mois une à plusieurs difficultés physiques, psychosociales, sexuelles de même que des difficultés de communication avec leur partenaire. La majorité des proches aidants principaux perçoit de nombreuses difficultés chez leur proche malade et 20 à 60 % d’entre eux rapportent éprouver au moins un peu de difficulté à faire face à ces difficultés. À côtéde leurs nombreuses difficultés personnelles, les proches aidants principaux des patients atteints d’un cancer perçoivent donc de nombreuses difficultés psychosociales chez leur proche malade. Les proches aidants principaux éprouvent également de nombreuses difficultés à gérer ces difficultés perçues. Le nombre et l’importante variété des difficultés rapportéesdans cette étude reflètent une « toxicité » sous-estimée : celle liée aux impacts et conséquences psychosociaux des traitements sur les proches aidants principaux.