Résumé : L’étude de la croissance des jeunes entreprises est constamment confrontée à des problèmes d’ordre méthodologique liés au caractère multidimensionnel du phénomène, entrainant souvent à des résultats contradictoires. Dès lors, divers travaux soulignent le besoin de nouveaux développements théoriques et méthodologiques à même de mieux affronter ces difficultés. Cependant la mise en oeuvre d’un tel dispositif reste un grand défi pour les chercheurs et les propositions concrètes sont rares. Sur base d’une comparaison des résultats de deux recherches récentes mais totalement distinctes, sur la croissance des jeunes entreprises belges, cet article montre que la combinaison d’une approche typologique (fondée sur des configurations conceptuelles) et d’une approche taxonomique (fondée sur des configurations empiriques) permet de rendre plus intelligible ce phénomène organisationnel complexe qu’est la croissance. Il propose ensuite de tendre vers une démarche originale intégrative de ces deux approches pour identifier les configurations. Selon Miller (1983), les configurations organisationnelles conditionnent les stratégies de croissance. Ainsi, dans le cas des jeunes entreprises, parvenir à bien les identifier constituerait ainsi un pas déterminant vers la maitrise de leur développement. Vu sous un autre angle, la recherche s’inscrit dans la lignée de la littérature sur les limites des approches de type ‘cycle de vie’ et répond aux appels des chercheurs qui se sont intéressés aux configurations ou proposent le développement d’une théorie plus générale fondée sur le système ouvert. Globalement, elle vise à proposer une base à de futurs travaux qui ambitionnent de parvenir à une meilleure explication du pourquoi et du comment de la croissance des jeunes entreprises.