par Billen, Gilles ;Servais, Pierre
Editeur scientifique Bianchi, Micheline
Référence Micro-organismes dans les écosystèmes océaniques, Masson, Paris, page (219-245)
Publication Publié, 1989
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Selon la démarche de l'écologie, les milieux naturels sont considérés comme des systèmes, c'est-à-dire comme des ensembles d'éléments en interaction. Ce sont les interactions entre éléments du système qui définissent son fonctionnement: elles consistent en échanges de matière entre les constituants, entraînés par un flux d'énergie qui traverse l'écosystème, et dirigés par certains signaux, par des échanges d'information. Le fonctionnement d'un écosystème peut être donc décrit par les flux de matière asociés à l'activité des organismes qui le composent. Le développement récent de méthodes de mesure de l'activité bactérienne en milieu aquatique a permis de montrer qu'une part très importante (20-30%) de la matière organique produite par les producteurs primaires est recyclée par l'activité bactérienne planctonique, et qu'existe un couplage étroit entre production primaire et activité hétérotrophe. Ces observations vont à l'encontre de l'idée classique d'une chaîne trophique linéaire, qui conduirait directement des producteurs primaires au zooplancton herbivore et aux poissons. Au contraire, il apparaît que les bactéries jouent un rôle important, tant dans le recyclage des éléments nutritifs, que dans le transfert d'une partie de la production primaire vers les niveaux trophiques supérieurs, au travers d'un réseau trophique beaucoup plus complexe qu'on ne l'imaginait jusqu'ici (Azam et col., 1983). Si la description quantitative des flux de matière est le point de départ de toute étude écologique d'écosystème, elle est loin d'en constituer l'aboutissement. Trop d'études écologiques se bornent en effet à décrire les flux de matière, de manière toujours plus détaillée, mais sans tenter d'en percer à jour les mécanismes ou de mettre en évidence les signaux qui les contrôlent. Cette étude des échanges d'informations est cependantnécesaire pour comprendre pleinement le fonctionnement des écosystèmes. Le but du présent chapitre est de proposer une analyse minutieuse des processus de base de la dégradation bactérienne de la matière organique en milieu auqatique et d'en établir un modèle mathématique détaillé.