Travail de recherche/Working paper
Résumé : Nous avons étudié quelles annonces économiques font significativement réagir le marché des obligations privées aux Etats-Unis. Nous avons mesuré l’impact sur 1 jour d’une trentaine d’annonces macroéconomiques sur les spreads de crédit, en affinant notre analyse grâce à une décomposition sectorielle et par rating. Nous trouvons qu’une liste restreinte de chiffres économiques fait réagir les spreads : quelques indicateurs d’activité (ISM, Chicago PMI), de confiance des consommateurs, d’inflation et d’emploi. Cette liste est très proche des chiffres qui font réagir les obligations d’Etat. Les résultats diffèrent assez fortement selon les ratings. Alors que les indicateurs cycliques économiques font fortement réagir les spreads de crédit High Yield, leur impact sur les spreads Investment Grade est beaucoup plus limité. C’est le contraire pour les chiffres d’inflation et les annonces de taux directeurs, qui font surtout bouger les spreads Investment Grade. Ces résultats peuvent s’expliquer par la plus grande vulnérabilité à la conjoncture économique des émetteurs les plus risqués, et aux clauses de désendettement spécifiques aux émissions High Yield. Notre étude permet également de mettre en évidence une disparité sectorielle des réponses des spreads de crédit aux annonces économiques. Le secteur de la finance est surtout impacté par les annonces de taux directeurs et celles reflétant la santé financière des consommateurs (confiance, dépenses personnelles, emploi). Le secteur des Utilities (services aux collectivités) est très impacté par les stocks, l’inflation et quelques indicateurs d’activité (Chicago PMI, production industrielle). Enfin, au sein des 8 sous-secteurs de l’industrie, il convient de distinguer les secteurs cycliques, très liés à la conjoncture et fortement influencés par les variables d’activité, des secteurs plus défensifs, qui réagissent à un nombre plus restreint d’indicateurs.