par Hanquinet, Laurie
Référence Sociologie et sociétés, 43, 1, page (305-326)
Publication Publié, 2011
Article révisé par les pairs
Résumé : En 2003, la dernière cité d’artistes bruxelloise, les Ateliers Mommen, était menacée par des promoteurs immobiliers. Cette affaire reçut une grande attention de la presse qui soutint véritablement les occupants. Comment expliquer un tel appui à des victimes de spéculation, comme il y en a d’autres ? Et pourquoi, malgré de nombreux arguments communs, les médias ne diffusèrent-ils pas les revendications des artistes autour de leurs droits ? L’article démontre, par l’analyse des discours de la presse et des artistes, que la sauvegarde des ateliers dépendit de leur pouvoir évocateur, renvoyant au mythe de l’artiste bohème. Les médias choisirent un « monde de justifications » basé sur « l’inspiration », qu’ils opposèrent au « monde marchand » des promoteurs (Boltanski et Thévenot, 1991). Cette grille de lecture ne laissa pas de place aux justifications civiques propres à la menace immobilière (déstructuration du tissu urbain) et aux droits des artistes (conditions de travail adaptées).