Résumé : Mieux comprendre les pratiques, le contexte et les enjeux de la recherche au Canada inuit fut l’ambition d’un colloque qui réunit chercheurs canadiens et européens en mars 2005 à l’Université libre de Bruxelles. Après les bouleversements liés à la sédentarisation des années 1950, les sociétés inuit accèdent à présent, suite à leur lutte politique, à des formes d’autonomie territoriale : au Nunavut et ailleurs, l’heure est au partenariat, et le gouvernement compte sur les anthropologues pour participer au renouveau culturel, les « traditions » étant sollicitées pour faire face aux défis du présent. Que signifie ce « partenariat » et quels sont ses fondements idéologiques ? Comment les anthropologues réagissent-ils à la multiplication des procédures d’accès au terrain et autres contraintes déontologiques ? Que penser du statut des elders, devenus interlocuteurs privilégiés des nouveaux projets pédagogiques et d’une anthropologie souvent tournée vers l’idée de sauvetage culturel ? Quelle place pour l’anthropologie de la jeunesse et comment aborder les rapports interculturels entre les Inuit et la société eurocanadienne ? Le présent ouvrage aborde ces interrogations épistémologiques sensibles et engage à une pratique prononcée de la réflexivité dans ce contexte en constante évolution, où l’implication citoyenne du chercheur est hautement valorisée.