par du Jardin, Mathilde 
Président du jury Rea, Andrea
Promoteur Mary, Philippe
Publication Non publié, 2025-12-15

Président du jury Rea, Andrea

Promoteur Mary, Philippe

Publication Non publié, 2025-12-15
Thèse de doctorat
| Résumé : | Depuis dix ans, la criminalisation de l'aide aux personnes en situation administrative irrégulière s'est développée dans nombre de pays européens. Du moins, les pratiques répressives se diversifient et font l'objet d'une visibilité plus importante. C'est ce que mettent en évidence plusieurs rapports qui tentent de quantifier et de cartographier le phénomène à l'échelle de l'Union européenne. Cette mise en visibilité s'illustre également par le foisonnement du publications scientifiques sur le sujet et la médiatisation de certains procès. La criminalisation vis-à-vis des personnes migrantes a donc également un impact sur les personnes qui les soutiennent. Ce qui a été appelé le "délit de solidarité" s'inscrit précisément dans un contexte européen dans lequel la migration dite "irrégulière" est devenue un enjeu suscitant de nombreuses interventions sécuritaires au détriment d'une réflexion basée sur les enjeux sociaux sous-jacents. Au regard de l’actualité en matière de migration, la liberté de circulation n’a jamais été autant remise en question, à tout le moins pour une certaine frange de la population. Et c’est dans ce contexte que j’inscris cette thèse. Celle-ci repose sur la question de savoir dans quelle mesure l’orientation actuelle des politiques migratoires européennes alimente une vision restrictive de l’aide dite « humanitaire » qui dévoilerait ses limites au regard de la (non-)liberté de circulation des personnes migrantes.Dès lors, l'objectif général de cette recherche est d'étudier les processus de criminalisation à l'oeuvre sur le territoire belge. La thèse se déploie en deux parties. La première est consacrée à la construction de l'objet et s'articule autour des différentes étapes de la démarche de recherche. Une première étape a consisté en une revue de la littérature afin de pouvoir déterminer les orientations théoriques et les voies possibles (chapitre 1). Puis durant la phase exploratoire, des choix épistémologiques et méthodologiques ont été posés ; la problématique et le modèle d’analyse seront ainsi développés (chapitre 2). J’ai ensuite mené une recherche ethnographique et, dans une posture réflexive, j’exposerai les contours et les limites de celle-ci (chapitre 3). La deuxième partie de la thèse présente l’analyse des données empiriques. Celles-ci ont été récoltées durant l’enquête de terrain menée à la frontière franco-belge, qui a commencé durant l’été 2023 et qui s’est achevée en septembre 2024. Je recontextualiserai les enjeux de la « zone frontière » entre le Royaume-Uni et la Belgique avant de structurer l’analyse selon les trois chapitres qui correspondent à trois volets distincts de l’enquête. D’abord, je reviendrai sur les mobilisations solidaires à la frontière (chapitre 1) et, dans le contexte local étudié, je présenterai la manière dont se déploie l’aide humanitaire dans les camps (chapitre 2). Enfin, je décrirai dans quelle mesure les acteurs judiciaires sont amenés à interroger les limites de l’aide humanitaire dans le cadre des enquêtes relatives l’organisation du passage illégal des frontières (chapitre 3). |



