par Scutari, Ana 
Président du jury Decroly, Jean-Michel
Promoteur Grulois, Geoffrey
;Groux, Annette
Publication Non publié, 2025-10-17

Président du jury Decroly, Jean-Michel

Promoteur Grulois, Geoffrey
;Groux, AnnettePublication Non publié, 2025-10-17
Thèse de doctorat
| Résumé : | Les territoires de la Région de Bruxelles-Capitale ainsi que de la Métropole Européenne de Lille (MEL) affichent, dans le cadre de leurs documents de planification stratégiques et réglementaires, un objectif de développement et de préservation des activités industrielles. Néanmoins, l'éviction des activités manufacturières des territoires urbains est une caractéristique marquante des tensions et des conflits qui existent entre les espaces résidentiels et de production depuis le XIXe siècle. Le concept de la ville productive se présente comme un modèle visant à pallier le constat du problème de la désindustrialisation des villes et les limites d'une vision axée sur l'économie urbaine tertiaire. Ce paradigme entretient une relation ambivalente avec le concept de la ville industrielle. D'une part, il revendique son inspiration dans la proximité entre les espaces résidentiels et de fabrication, caractéristique de l'époque industrielle, s'éloignant ainsi de l'urbanisme fonctionnaliste. D'autre part, il vise à transcender les perceptions négatives des activités industrielles et à forger un récit positif de la production en milieu urbain, que ce soit dans le choix des termes utilisés ou dans l'argumentaire développé. Dans ce contexte, ce travail de thèse part d'un constat empirique selon lequel le concept de la ville productive, ainsi que les récits et les discours qui accompagnent la finalité du maintien des activités industrielles en ville, cherche à produire une perspective consensuelle de la production en ville. La planification urbaine, en tant que processus décisionnel encadrant des enjeux relatifs aux intérêts hétérogènes, réglemente l'usage du sol, mais elle régule également les tensions qui se nouent autour du foncier ainsi que de son affectation. Guidée par l'objectif de consensus et de compromis, elle cherche à dépasser et à invisibiliser les conflits urbains appréhendés comme un problème, pour lesquels des approches « collaboratives » et « négociées » de planification sont élaborées en réponse. L'approche par le caractère conflictuel des espaces manufacturiers proposée dans le cadre de ce travail de recherche, cherche à mettre en contexte ainsi qu'à interroger les injonctions contemporaines à l'égard de ce nouveau modèle urbain - qu'est la ville productive - intégré dans un paradigme consensuel de la planification urbaine. La problématique de notre travail pourrait donc se formuler de la manière suivante : une dualité s'observe entre, d'un côté, les objectifs des politiques publiques de soutenir le retour ainsi que l'intégration de la fonction manufacturière en ville, et de l'autre la perpétuation des dynamiques d'éloignement et d'éviction des espaces de production des milieux urbains. Elles sont le résultat des conflictualités et des concurrences qui régissent la relation entre la ville et l'industrie, et des approches de régulations et d'encadrement de la fonction manufacturière. Comment les politiques publiques urbaines prennent-elles en considération ces conflits et ces contradictions qui régissent les espaces manufacturiers en milieu urbain ? À travers une analyse qualitative, il s'agit ainsi de s'intéresser au rôle que jouent les conflits dans la production et la gestion des espaces manufacturiers au sein de la MEL et de la Région de Bruxelles-Capitale, en s'intéressant aux divers facteurs qui structurent le processus de la planification urbaine, comme le cadre législatif, les organisations sociales, les projets politiques, les stratégies, les pratiques culturelles, la programmation urbaine ainsi que les pratiques de l'urbanisme. Les procédures de planification urbaine, à la fois dans leur processus de production et dans leur contenu final, constituent un aspect des politiques locales. |



