par Le Meur, Oona
Editeur scientifique Amado, Ariane ;Desprairies, Armand
Référence Quel usage des données empiriques dans une recherche en droit ?, LGDJ, Paris, Ed. 1
Publication A Paraître, 2025-10-14
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Les approches empiriques du droit, riches et variées, favorisent une ouverture interdisciplinaire essentielle, comme l'illustrent les contributions de cet ouvrage. Ce chapitre ne vise pas à réitérer leurs apports, mais à explorer les conditions nécessaires pour que les méthodologies empiriques, en particulier l’ethnographie, deviennent des outils véritablement féconds pour l’étude du droit. Dans le cadre de mes recherches, j’ai cherché à comprendre le raisonnement juridique des juges et assesseurs des juridictions coutumières en Nouvelle- Calédonie. Cette démarche s'appuie sur une double approche, théorique et empirique, qui peut être élargie à d'autres terrains. Je propose ici une réflexion sur la manière d’appréhender l’activité juridictionnelle dans toute sa richesse heuristique, tout en respectant l’autonomie décisionnelle des acteur·ices. Ce chapitre met ainsi en lumière les contributions de l’ethnométhodologie à l’étude du droit et propose de combiner immersion ethnographique et cas d’étude. Ces derniers offrent un accès privilégié aux coulisses des pratiques qui sous-tendent l’application des règles, telles qu’elles se manifestent dans le jugement final. L'argument central est que pour saisir les « pratiques juridiques », il est nécessaire d'adopter des méthodologies ancrées dans un « éclectisme raisonné », combinant de manière réfléchie diverses approches méthodologiques.