Résumé : Objectifs Les femmes enceintes présentent un risque accru d’infection sévère par le SARS-CoV-2 et sont particulièrement vulnérables lors des pandémies. Cette thèse vise à analyser l’impact de l’infection par le SARS-CoV-2 sur les femmes enceintes en Belgique, en se concentrant sur son impact sur les interventions obstétricales, les issues fœtales et néonatales, ainsi que sur le transfert placentaire des anticorps maternels. Ces résultats nous donneront des pistes pour améliorer les stratégies pour de futures pandémies.MéthodologieDeux cohortes et approches ont été utilisées. La première cohorte, B.OSS COVID, était un registre national de femmes enceintes atteintes d’une infection confirmée par le SARS-CoV-2 et hospitalisées dans des hôpitaux belges. Des formulaires de collecte de données standardisés ont été utilisés pour recueillir les données. La première étude a évalué l’impact sur les interventions obstétricales et les issues fœtales et néonatales associées, tandis que la deuxième étude a analysé l’association entre l’infection par le SARS-CoV-2 pendant la grossesse et le risque de mortinaissance et de fausses couches tardives. La seconde cohorte, CoVerT, a consisté en une étude prospective multicentrique observationnelle portant sur des femmes enceintes. Des formulaires de collecte de données standardisés et des tests sérologiques ont été réalisés dans le but de rapporter la séroprévalence chez les femmes enceintes non vaccinées pendant la première année de la pandémie et d’évaluer le transfert placentaire des IgG maternelles. RésultatsChez les femmes enceintes gravement malades du SARS-CoV-2, un taux accru de déclenchements du travail et d’accouchements prématurés provoqués médicalement a été observé. En revanche, les interventions obstétricales chez les femmes souffrant d’infections non graves sont restées largement conformes aux pratiques avant la pandémie. Un recours accru à l’anesthésie générale lors des accouchements par césarienne, parfois non justifié d’un point de vue médical, a également été documenté. En outre, les analyses des issues fœtales et néonatales ont révélé un risque élevé de fausse couche tardive et de décès in utéro, un cas sur cinq étant directement imputable à l’infection par le SARS-CoV-2. L’étude CoVerT a révélé que la séroprévalence des anticorps IgG spécifiques du SARS-CoV-2 chez les femmes enceintes non vaccinées reflétait les tendances observées dans la population générale, avec un transfert transplacentaire significatif dans la plupart des cas. ConclusionCette thèse offre un aperçu essentiel de l’impact de l’infection par le SARS-CoV-2 pendant la grossesse en Belgique, fournissant des leçons précieuses pour améliorer les stratégies de soins et la préparation à de futures pandémies. Les résultats contribuent également à la formulation de recommandations visant à optimiser la gestion clinique et les méthodologies de recherche en matière de santé maternelle et fœtale.