par Eyraud, Fiona
Référence De la réflexion méthodologique au traitement des données - Journées thématiques de l'ADRIPS (July 2-4th: Strasbourg (France))
Publication Non publié, 2025-07-03
Communication à un colloque
Résumé : Nombreuses études montrent que les violences conjugales lesbiennes sont aussi prévalantes que les violences conjugales hétérosexuelles. Pourtant, elles restent invisibilisées, freinées par l’hétérosexisme qui empêche leur reconnaissance. Cette recherche qualitative (N=18) explore les représentations de la communauté lesbienne sur ces violences, et notamment la croyance en une ” utopie lesbienne ”, supposant que les relations entre femmes seraient exemptes de violences. Les focus groupes (N=3), menés dans un contexte global marqué par des politiques anti-LGBTI (Russie, E-U, Italie...), révèlent des discours contrastés : la remise en question de cette utopie, mais aussi un besoin paradoxal de garder cette problématique ” secrète ” face au stigma. L’échantillonnage a nécessité plusieurs stratégies : (1) un affichage dans des lieux de socialisation LGBTI, peu efficace, (2) un recrutement oral, limité par une forte méfiance, et (3) un recrutement de convenance, qui a rencontré le plus de succès. Ces défis ont souligné l’importance de réfléchir à l’accès à une population stigmatisée. Des réflexions autour du ” privilège épistémique ” d’être des chercheuses partageant une identité sociale commune a été central pour instaurer un climat de confiance et accéder aux récits des lesbiennes, y compris ceux des personnes trans et non binaires, davantage marginalisées. Conformément à Braun et Clarke (2021), cette identité partagée à et mobilisée comme ressource méthodologique et analytique pour saisir des aspects subtils des discours. Cette présentation discutera des enjeux méthodologiques et éthiques liés à l’accès et à l’analyse des voix minorisées dans une communauté réduite et méfiante envers la psychologie.

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