par Eyraud, Fiona
;Terrando, Lena
;Carotenuto, Cecilia
;Queré, Mathilde 
Référence Conference "And yet it moves! Revolutions and Transformations in Gender Studies"(December 15-16th: Brussels (Belgium))
Publication A Paraître, 2025-12-16




Référence Conference "And yet it moves! Revolutions and Transformations in Gender Studies"(December 15-16th: Brussels (Belgium))
Publication A Paraître, 2025-12-16
Abstract de conférence
Résumé : | Depuis #MeToo, la question du consentement et des violences sexuelles a pris une place centrale dans les débats publics et académiques. Dans le sillage de ce mouvement, l'hashtag #MeTooLesbien a vu le jour sur les réseaux sociaux à partir d’octobre 2022 en contribuant à visibiliser des questions encore impensées : les cadres dominants d’analyse des violences conjugales, souvent hétérocentrés et binaires, peinent à reconnaître l’existence et les dynamiques spécifiques aux populations lesboqueers (Laliga-Mollá et al., 2024 ; Simpson & Helfrich, 2005). Les stéréotypes de genre, associant les femmes à la douceur (Prentice & Carranza, 2002), alimentent le mythe d’une utopie lesbienne (Barnes, 2011 ; Eyraud et al., 2024), selon lequel les relations entre femmes seraient exemptes de violence (Genon et al., 2009). En mobilisant une perspective féministe critique et une méthodologie qualitative (3 focus groups, n=18), notre étude interroge les représentations de violences partenariales lesbiennes à travers les témoignages des personnes concerné-e-s. À travers une analyse thématique réflexive (Braun & Clarke, 2021), nous avons identifié trois enjeux majeurs : les tensions entre reconnaissance des violences et crainte de leur instrumentalisation. La double invisibilisation (Renzetti, 1989) de ces violences – être victime de violence et être lesboqueer – complique leur dénonciation : les victimes craignent de trahir leur communauté en alimentant sa stigmatisation (Delage, 2017). L’influence de l’utopie lesbienne sur la perception de ces violences. Effectivement cette notion, ancrée jusque dans la communauté lesboqueer, limite la reconnaissance de ces violences en tant que violences conjugales. Enfin, les éléments de réticence à dévoiler ces questions en lien avec le contexte socio-politique contemporain. Aborder ces violences expose à une double récupération : d’un côté, par les mouvements masculinistes qui contestent la dimension genrée des violences (Ristock, 2003 ; Watremez, 2005) ; de l’autre, par les discours anti-genre démonisant les identités LGBTQIA+ (Paternotte & Kuhar, 2018). |