par Schmitz, Sabine
Référence Traduction - Langues - Enseignement (du 3 au 5 avril 2025: Montpellier)
Publication Non publié, 2025-04-03
Communication à un colloque
Résumé : La traduction en L2 est une des composantes essentielles des formations universitaires en langues étrangères et en traduction professionnelle. Ces deux types de formation partagent de nombreux objectifs, au-delà de la simple compétence linguistique, par exemple le développement de la capacité de médiation (Cook 2010, Malmkjær 2013). Il manque toutefois encore d’études comparatives de traductions en L2 permettant de dégager les critères selon lesquels évaluer la qualité d’une traduction.Cette étude exploratoire s’appuie sur un corpus de 58 traductions réalisées par des étudiants de 2e, 3e et 4e années du supérieur entre 2021 et 2023. Les traductions ont été classées – selon la grille de Kiraly (1995 : 83) – en trois niveaux de qualité : bonnes, moyennes et faibles. L’objectif était d’identifier les types d’erreurs caractéristiques de chaque niveau de qualité. Les erreurs ont été annotées manuellement avec le logiciel UAM Corpus Tool (O’Donnell 2021), en vue d’une analyse descriptive, utilisant des catégories comme « erreurs de déclinaison, syntaxe, lexique, sens », etc., et d’une analyse explicative, selon l’origine présumée des erreurs.L’analyse descriptive fait ressortir des différences significatives dans le nombre d’erreurs selon le niveau de qualité (p < 0,001, test de Kruskal-Wallis). Les bonnes traductions se distinguent par une meilleure maîtrise de la grammaire et de la syntaxe allemande. Pour les erreurs lexicales, l’image est beaucoup plus nuancée : il y a peu ou pas de différences significatives entre les niveaux de qualité. C’est par exemple le cas pour les erreurs d’usage (p > 0,05). L’analyse explicative fait ressortir – quant à elle – l’interférence comme première source d’erreurs. Cependant, on note que ce phénomène d’interférence joue plus souvent un rôle dans les traductions des niveaux de qualité inférieurs.Les analyses montrent ainsi qu'une meilleure maîtrise de la grammaire et de la syntaxe – bien plus que l’usage lexical – constitue un trait distinctif des bonnes traductions. Si on veut que l’enseignement profite à tous les niveaux, autant aux bonnes traductions qu’aux autres, il est donc recommandé de porter une attention particulière aux aspects lexicaux.RéférencesCook, Guy. 2010. Translation in Language Teaching: An Argument for Reassessment. Oxford University Press.Kiraly, Donald C. 1995. Pathways to Translation. Pedagogy and Process. Kent/Ohio: Kent State University Press.Malmkjær, Kirsten. 2013. Language learning and translation. In Yves Gambier & Luc Van Doorslaer (eds.), Handbook of Translation Studies. Volume 1, 185–190. 2nd edn. Amsterdam/Philadelphia: John Benjamins.