par Bougard, Fauve 
Président du jury Piette, Valérie
Promoteur Dufour, Valérie
Publication Non publié, 2025-05-13

Président du jury Piette, Valérie

Promoteur Dufour, Valérie

Publication Non publié, 2025-05-13
Thèse de doctorat
Résumé : | Placée dans l’ombre de l’idéal bourgeois incarné par la « jeune fille au piano » et de la prédominance institutionnelle masculine, la population féminine dans les conservatoires du XIXe siècle a fait l’objet de peu d’études. Cette thèse se donne pour but d’éclairer cette présence féminine et les problématiques qui l’entourent, à travers le cas des Conservatoires de Paris et de Bruxelles depuis leur fondation en 1795 et 1830 jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale.La première partie fait appel à la production pédagogique, littéraire et artistique pour décrire l’idéologie et les imaginaires qui sous-tendent l’organisation de l’enseignement musical féminin du XIXe siècle. Une attention particulière y est apportée à la figure féminine de l’« élève du Conservatoire » dont l’apparition dans les années 1840 concorde avec la féminisation de la scène professionnelle. Les constructions idéologiques du siècle sont ensuite confrontées à la réalité de la population féminine du Conservatoire royal de Bruxelles, abordée par le biais de l’analyse prosopographique.La deuxième partie se penche sur l’organisation de la présence féminine dans les Conservatoires de Paris et de Bruxelles telle que documentée par leurs archives respectives. L’accent y est placé sur la tension entre la volonté des autorités de se conformer aux normes dictées par l’idéologie des « sphères séparées » et l’acceptation d’une série de situations « hors normes », résultant en une mise en question et un déplacement des frontières de la pratique musicale féminine.La troisième partie étend le périmètre au-delà de l’organisation institutionnelle pour s’intéresser à l’influence de l’appartenance de genre sur l’expérience quotidienne des étudiantes dans les conservatoires et dans la ville qui les entoure.Un dernier chapitre ouvre la perspective vers les carrières qui suivent la formation dans les conservatoires et la façon dont ces institutions ont contribué à la professionnalisation des musiciennes et à légitimer leur présence sur la scène musicale. Plus largement, la thèse participe à l’enrichissement de l’histoire de l’éducation des femmes et de leur accès au monde du travail.[EN]Overshadowed by male institutional dominance and by bourgeois ideals of musicianship (epitomised by the trope of the “young lady at the piano”), the feminine constituency of nineteenth-century conservatoires has largely gone overlooked. This thesis aims to bring to light that female presence and the issues surrounding it, through case studies of the Paris and Brussels Conservatoires from their founding (in 1795 and 1830, respectively) to the eve of the First World War.Drawing on pedagogical, literary, and artistic evidence, the first part describes the ideology and imaginaries that underpinned the organisation of music education for women and girls in the nineteenth century. Prominent among these was the stereotype of “the [female] Conservatoire student”, whose emergence in the 1840s coincided with a new influx of women into the musical profession. Such ideological constructs are then confronted with the realities of the female population at the Brussels Conservatoire, apprehended through prosopographical analysis.The second part focuses on the institutional structuring of the female presence in the two conservatoires, as documented by their archives. Despite their commitment to norms dictated by the ideology of “separate spheres”, the authorities found themselves compelled to accept a series of “exceptional” situations, leading to a questioning and shifting of the boundaries of female musical practice. The third part then expands the scope beyond institutional organisation to explore the influence of gender on the daily experience of female students at these conservatoires and in the surrounding cities.A final chapter looks outward to the careers that followed conservatoire training for some female students, and considers how these institutions contributed to the professionalisation of women musicians and legitimised their presence in musical life. More broadly, this thesis enriches our knowledge of the history of women’s education and their access to the professional world. |