par De Muynck, Simon
;Bottero, Marion;Ragot, Adélaïde;Lelubre, Marjorie
Organisme financeur COCOM
Publication Publié, 2025-03-31

Organisme financeur COCOM
Publication Publié, 2025-03-31
Rapport
Résumé : | Le Centre d’écologie urbaine et le Centre de recherche de Bruxelles sur les inégalités sociales (Crebis) ont travaillé de concert sur les liens entre “inégalités environnementales et hyper-précarité” à Bruxelles. Cette recherche met en lumière comment certaines populations vulnérables sont particulièrement exposées à deux aléas climatiques dans la capitale : stress thermique et pollution de l’air.L’étude comble un manque de données sur les inégalités environnementales qui restent invisibles dans les statistiques régionales. Les chercheurs ont identifié quatre groupes particulièrement vulnérables face aux changements climatiques à Bruxelles : • Les seniors : Leur sensibilité biologique face au stress thermique et à la pollution atmosphérique est aggravée par des politiques publiques insuffisantes. On estime à 9.000 le nombre de seniors bruxellois·es incapables d’adapter leur logement aux vagues de chaleur. • Les enfants en bas âge : Particulièrement sensibles à la pollution de l’air et au stress thermique. L’étude rappelle que la totalité des bâtiments scolaires bruxellois dépassent les normes de pollution atmosphérique recommandées par l’OMS et que moins de 10% des écoles maternelles et primaires bruxelloises sont dotées d’une rue scolaire.• Les personnes vivant dans l’espace public : Les personnes sans-abri et les personnes migrantes sont constamment exposés aux conditions environnementales hostiles. Les dispositifs d’aide lors des vagues de chaleur restent moins développés que ceux pour les grands froids. Les professionnels de terrain souhaitent dépasser l’approche saisonnière. • Les personnes vivant dans des logements indignes : (logements interdits à la location, insalubres, squats) cumulent exposition à la chaleur, mauvaise isolation et pollution de l’air intérieur. Il y a un lien très clair entre précarité socio-économique et incapacité à maintenir un logement frais en été. Cette recherche démontre que certaines populations sont intrinsèquement vulnérables au changement climatique mais sont aussi et surtout “vulnérabilisées” notamment par des choix politiques externes. Le rapport souligne la nécessité d’investir dans des mesures d’adaptation ciblées, comme l’amélioration des infrastructures d’accueil face à la chaleur et un accès plus équitable aux espaces verts. L’étude recommande également d’inclure les populations concernées dans les futures recherches collaboratives, afin d’approfondir la compréhension de ces vulnérabilités et de concevoir des politiques publiques plus efficaces. |