par Van der Elst, Charlotte 
Président du jury Cardinal, Serge
Promoteur Froger, Marion MF;Nasta, Dominique
Publication Non publié, 2025-04-30

Président du jury Cardinal, Serge
Promoteur Froger, Marion MF;Nasta, Dominique

Publication Non publié, 2025-04-30
Thèse de doctorat
Résumé : | Cette thèse, inscrite dans les études cinématographiques, a pour objectif de réaliser une analyse esthétique / formelle de figures symétriques, asymétriques et dissymétriques présentes dans des films qu’il s’agira de définir et ensuite d’identifier. L’origine de notre projet vient de l’observation qu’au cours de l’histoire, la symétrie fut un rapport de mesure prôné par de nombreuses disciplines, érigée comme norme de beauté vectrice d’un sentiment de satisfaction dans les arts. Sa valeur contemplative est en partie naturelle, puisque notre cerveau a davantage de facilité à percevoir les objets aux contours nets et délimités. D’autre part, elle est apprise artificiellement en raison de notre exposition à des environnements architecturaux construits selon des rapports symétriques. C’est aussi le cas en raison du contexte culturel dans lequel nous sommes immergés aujourd’hui, où la chirurgie esthétique et le numérique proposent des corps lisses et sans imperfections. La dissymétrie, la symétrie décalée, le défaut, est souvent vue comme une anomalie dans le système, mais peut devenir une intégration esthétique volontaire afin de susciter notre curiosité. Cependant, au cinéma, un plan symétrique peut aussi capter rapidement notre attention. Ainsi, plutôt que de s’intéresser aux effets des formes sur le spectateur, qui dépendent d’une personne à l’autre, nous souhaitons faire un pas de côté face à cette tradition.Nous tenterons de considérer les formes comme génératrices d’affects sans leur donner une valeur qualitative, comme le proposait déjà Emmanuel Kant dans sa Critique de la faculté de juger (1790).Notre thèse installera donc dans un premier temps un état de l’art. Elle établira les techniques significatives (telles que la perspective en peinture au 15e siècle ou encore le nombre d’or dans l’architecture antique) ainsi que les caractéristiques esthétiques de certains courants. Ces derniers jouent entre mouvement symétrique, asymétrique ou dissymétrique (l’aplatissement de la perspective par le cubisme ou le procédé de répétition sérigraphique du pop art). Dans un second temps, nous réaliserons les analyses de cas. Elles seront structurées selon la proposition d’Eugenie Brinkema dans son dernier ouvrage Life-Destroying Diagrams (2021), qui construit son raisonnement en procédant à l’analyse de chaque film à partir d’un affect / concept en particulier.Nous ferons une étude esthétique des formes symétriques, asymétriques et dissymétriques que nous aurons définies au cours de l’argumentaire. Nous les prendrons comme des fils conducteurs, des motifs à travers des films choisis dans la filmographie d’Abdellatif Kechiche, Yórgos Lánthimos, Lucrecia Martel et Céline Sciamma. À terme, notre investigation ouvrirait des pistes de discussions supplémentaires. Ces pistes pourraient inclure la réflexion psychologique sur la manipulation du spectateur par les formes, ou encore la possibilité d’une analyse sociopolitique de la pensée symétrique / binaire qui structurerait les systèmes totalitaires (Morin, 1990). |