par Lopopola-Kasongo, François 
Président du jury Peeters, Marc
Promoteur Decharneux, Baudouin
Co-Promoteur Hiamba Ovungu, Jean
Publication Non publié, 2025-03-07

Président du jury Peeters, Marc

Promoteur Decharneux, Baudouin

Co-Promoteur Hiamba Ovungu, Jean

Publication Non publié, 2025-03-07
Thèse de doctorat
Résumé : | Cette thèse explore les fondements philosophiques de la représentation sociale de l'intention entrepreneuriale en République Démocratique du Congo (RDC) et propose une réflexion sur une philosophie entrepreneuriale ancrée dans la culture congolaise. Elle part de l'hypothèse que la culture, les valeurs et les croyances congolaises influencent profondément la manière dont l'entrepreneuriat est perçu et pratiqué, contribuant ainsi à la formation d'une intention entrepreneuriale unique et contextualisée.L'étude a examiné l’importance des fondements philosophiques dans la compréhension profonde de l’entrepreneuriat, en soulignant que ce dernier transcende les simples considérations économiques ou managériales pour embrasser des dimensions existentielles et éthiques. En explorant des courants philosophiques comme l'existentialisme, le pragmatisme et l'humanisme, il apparaît que l’entrepreneuriat n’est pas seulement un acte de création de valeur économique, mais aussi un acte de création de sens, où l’individu s'engage dans un processus d'auto-réalisation et de responsabilité sociale.Sur le plan historique, l'évolution de l'entrepreneuriat, depuis les structures économiques précoloniales jusqu'aux réalités postcoloniales, illustre une adaptation continue face aux défis économiques, politiques et sociaux. L’entreprise était fondée largement sur le communautarisme, où il y avait une répartition sexuée du travail. Tout était fondé sur la solidarité globale familiale et clanique. En effet, si les membres d’une culture véhiculent des valeurs et se conforment à des normes culturelles, c’est parce que leurs croyances fondamentales soutiennent ces normes et valeurs. L’entrepreneuriat en RDC est donc largement influencé par les coutumes culturelles et les croyances religieuses qui façonnent lespratiques, la gestion et les relations d’affaires. Les valeurs de solidarité, de responsabilité morale et de respect des traditions apparaissent comme des piliers de la réussite et de la durabilité des entreprises congolaises.Cela s’apparente à la carte de dimension culturelle dessinée par Hofstede. Au Congo, nous relevons la distance hiérarchique forte, le contrôle de l’incertitude, le collectivisme et la féminité. Ainsi, après l’époque coloniale, les courants du libéralisme, du capitalisme, du pragmatisme et de l'individualisme ont cheminé chez les entrepreneurs congolais. Par conséquent, ces courants philosophiques, en pratique, s’opposaient à des degrés divers à la solidarité communautaire. C’est pourquoi la représentation sociale fondée sur la culture constitue un frein pour le développement.Cette recherche a relevé un type d’entrepreneur congolais qui défavorise l’intention entrepreneuriale. Il s’agit de "L’exclu." C’est une tranche de la population congolaise qui n’a jamais vraiment su s’intégrer dans le système productif, dans le salariat ou qui en a été rejetée. Il est contraint de se mettre à son propre compte, comme seule voie restante pour lui.Son objectif principal est d’avoir un emploi pour éviter une marginalisation croissante ou un avenir professionnel peu prometteur.Sur le terrain, une méthodologie qualitative a été appliquée. Celle-ci, incluant des entretiens et des études de cas comparatives avec d'autres pays africains, comme le Ghana, le Kenya et le Nigeria, identifie les caractéristiques et les défis spécifiques aux entrepreneurs congolais.Les résultats montrent que l'entrepreneuriat en RDC dépasse souvent la simple recherche du profit pour devenir un acte de réalisation personnelle et communautaire. L’influence de la famille, de la communauté et des institutions religieuses s’avère significative, formant une vision entrepreneuriale qui valorise le bien commun et la responsabilité sociale. En analysant les influences philosophiques de l'éthique de la vertu, de l'Ubuntu et de la justice sociale, la thèse propose une base pour une philosophie entrepreneuriale congolaise qui met l’accent sur le développement durable et l’inclusion sociale.Les conclusions et recommandations offrent des orientations pour renforcer l'entrepreneuriat en RDC en intégrant davantage les valeurs culturelles locales dans les politiques de développement économique, l'éducation et le soutien institutionnel. La thèse propose ainsi une perspective nouvelle sur la manière dont une philosophie de l'entrepreneuriat enracinée dans la culture congolaise peut contribuer à un développement économique harmonieux, adapté aux réalités locales et propice à un progrès inclusif et durable. |