par Spor, Marine
Président du jury Schaut, Christine
Promoteur Damay, Ludivine
Publication Non publié, 2025-01-10
Président du jury Schaut, Christine
Promoteur Damay, Ludivine
Publication Non publié, 2025-01-10
Thèse de doctorat
Résumé : | Depuis De Certeau (1990), nous savons qu’acheter « est un acte public qui engage ». La consommation, en tant que pratique sociale et spatiale, s’insère dans un système capitaliste de production qui considère les ressources comme inépuisables : la société de consommation est une société d’abondance. Son ascension est concomitante à sa critique immédiate : cette société est vue comme une société de gaspillage (Baudrillard, 1970) ou encore de destructeurs (Graeber, 2011). Ce modèle d’abondance est aujourd’hui remis en cause par la crise climatique et l’épuisement des ressources. Dans ce cadre, un concept comme l’économie circulaire vise à rebattre les cartes en substituant, en théorie, cette logique d’abondance à une logique de sobriété, axée sur une réduction drastique de la production de déchets faisant de l’économie circulaire « une économie qui se rapproche de l’idéal-type d’un système à cycle sans déchets » (Kampelmann, 2016). Cette thèse propose de questionner les pratiques de consommation circulaire du vêtement dans le cadre du commerce dit circulaire en Région de Bruxelles-Capitale afin de dépasser la seule figure du consommateur pleinement vertueux et responsable. Nous montrerons au contraire que les pratiques d’achat circulaires sont multidimensionnelles loin d’une seule figure de consommateur·ice responsable, l’économie circulaire est vectrice de pratiques de consommations créatives et productrices de sens pour les consommateur·ice·s qui trouvent un moyen d’actualiser leurs engagements dans ces lieux de consommation circulaire. Ces modulations autour de l’engagement se font sur trois dimensions : carrières, ancrages et pratiques spatialisées. Nous montrerons d’abord au travers du concept de carrière, dans une perspective dynamique et diachronique (Becker, 1985), comment nos consommateur·ice·s, se positionnent tous·tes de manière différente sur le spectre de la circularité via leurs pratiques spatiales. Ces carrières sont ensuite classées dans six idéaux-types, qui témoignent de différents compromis dans leur action (Thévenot, 2006). Ces idéaux-types mobilisent l’espace matériel à travers le concept d’ancrage. Ces ancrages nous permettent d’expliciter une série de compromis spatiaux, présents pour chaque idéal-type. Enfin dans un troisième temps, le concept d’esthétiques de l’engagement écologique (Hamarat, 2019) nous permet de considérer les lieux de consommation circulaire comme des lieux possibles pour l’engagement. Ces engagements relèvent tout autant de pratiques sociales que de relations avec les supports matériels. Ainsi la consommation circulaire, quelle que soit la carrière idéal-typique considérée, est faite de compromis entre l’éthique personnelle et le marché diluant l’engagement des consommateur·ices, montrant la difficulté d’engager une transition écologique via le marché capitaliste qui envahit l’économie circulaire. |