Résumé : Parmi les acteurs majeurs du système international, la Chine a historiquement joué un rôle plutôt marginal au Moyen-Orient. Des relations diplomatiques se sont tout de même tissées dès les années 1950 avec les pays de la région, sans pour autant que Pékin cherche à y exercer une véritable influence. La montée en puissance politique et économique que connait la Chine à partir de la fin des années 1990, et surtout du début des années 2000, la pousse à davantage se rapprocher des États de la zone. Sa dépendance croissante aux hydrocarbures en est l’élément moteur. Cette position évolue avec le lancement de l’initiative des nouvelles routes de la soie (Belt and Road Initiative – BRI) en 2013 au travers de laquelle les relations de Pékin avec les pays du Moyen-Orient s’intensifient. Celles-ci, désormais, ne se limitent plus essentiellement au secteur énergétique, mais visent des domaines comme la politique, l’économie, la sécurité ainsi que les échanges culturels et humains.Sur le plan diplomatique également, la Chine semble, ces dernières années, vouloir s’imposer comme un acteur majeur dans la région. Pékin a accueilli la cérémonie de signature de l’accord de rétablissement des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite en mars 2023 et, en juillet 2024, celle de l’accord « d’unité nationale » signé entre quatorze organisations palestiniennes – dont le Fatah et le Hamas. Celui-ci vise à « mettre fin à la division » entre ces deux grandes factions rivales dans le contexte de la guerre de Gaza.Les médias se sont fait l’écho de ces événements, mettant en avant le nouveau rôle diplomatique de la Chine, et notamment de « médiateur », qu’elle jouerait dans cette région clé du système international au détriment de l’influence de l’Occident et des États-Unis en particulier. Mais au-delà de l’image et du symbole, qu’en est-il réellement de la présence, des capacités et du rôle de la Chine au Moyen-Orient?