Résumé : Les analyses du miroir dans la peinture occidentale l’ont souvent interprété comme le lieu d’un métadiscours de la représentation, sa figuration dans le tableau référant au fonctionnement même de la mimêsis classique, et donc aux moyens de production de la peinture. L’utilisation du miroir dans l’architecture, en revanche, a été peu observée, et les analyses lui reconnaissent rarement les qualités réflexives qui lui sont accordées dans la peinture. Cet article examine l’usage du miroir dans l’architecture contemporaine, chez OFFICE Kersten Geers David Van Severen et chez architecten de vylder vinck taillieu, où celui-ci semble participer d’un dispositif iconique plus global qui relie différents états de l’architecture. L’article suit l’hypothèse qu’en ces conditions le miroir devient un outil théorique réflexif, qui unit de façon indissociable les régimes du construit et de l’image, affirmant ainsi la condition intermédiale de l’architecture.
The mirror in Western painting has often been interpreted as an arena for metadiscourse on the idea of representation, whose presence in a painting indicates the very workings of classical mimesis, and thus the means by which painting is produced. The use of mirrors in architecture has received little attention, and its reflexive qualities have rarely been acknowledged in analyses, in contrast to the treatment it has received in painting. This article examines the use of mirrors in contemporary architecture, namely in the projects of OFFICE Kersten Geers David Van Severen and architecten de vylder vinck taillieu, where the mirror appears to be part of a more global iconic instrument to connect different states of architecture. The article argues that under these conditions, the mirror becomes a reflexive theoretical tool that inseparably unites the domains of the constructed and the image, thus confirming the intermedial nature of architecture.