par Polet, Caroline ;Boucherie, Alexandra ;Villotte, Sébastien;Lefèvre, Philippe
Référence 1849ème Journées de la Société d'Anthropologie de Paris (SAP) (24 au 26 janvier 2024: Paris)
Publication Non publié, 2024-01-24
Communication à un colloque
Résumé : e 8 août 1956, la catastrophe minière la plus meurtrière de Belgique se produisit au charbonnage du Bois du Cazier à Marcinelle : 262 mineurs de nationalités diverses (belge, italienne, allemande, algérienne, grecque, …) périrent à la suite d’une erreur humaine. Tous furent identifiés à l’exception de 17 d’entre eux. En octobre 2021, à la demande d’un descendant des victimes non identifiées, la Cellule d’Identification des Victimes de Catastrophes de la Police Fédérale a lancé une grande opération afin d’exhumer les restes des inconnus et de procéder à leur identification. Les analyses ont été réalisées par une équipe composée d’experts en pathologie médico-légale, en odontologie, en anthropologie, en archéologie et en ADN. Nous présentons ici les résultats de l’analyse anthropologique. Après l’inventaire des restes, le profil biologique de chaque individu a été reconstitué. La DSP a été utilisée pour déterminer le sexe et sept méthodes différentes ont été appliquées pour estimer l’âge au décès, y compris la cémentochronologie. La stature a été estimée à l’aide des équations de Raxter et d’Oliver, tandis que l’origine bio-géographique a été évaluée avec AncesTrees. La confrontation des registres ante-mortem (stature, âge, pathologies et particularités physiques) avec les données post-mortem nous a permis de proposer une identification pour huit individus. Quatre d’entre elles ont été confirmées par l’ADN. Au-delà de l’identification permettant de mener à bien ce devoir de mémoire envers les familles des victimes, cette mission nous a donné l’opportunité d’enregistrer des données précieuses pour d’autres domaines de recherche comme les traumatismes péri-mortem et les marqueurs d’activité résultant des pénibles conditions de travail des mineurs de fond.