par Masquelier, Juliette
Référence Activists in Exile. Gender, political commitment and migration in the 20th Century (24-09-2024: Archives Générales du Royaume)
Publication Non publié, 2024-09-24
Communication à un colloque
Résumé : Différentes mesures d’éloignement des étrangers ont existé en Belgique pour une variété de motifs allant du vagabondage, manque de moyens d’existence, délit de droit commun, affaire de mœurs ou raison politique. Durant l’entre-deux-guerres, seul ce dernier motif fait l’objet d’un arrêté royal approuvé lors d’un Conseil des Ministres. Les expulsions de femmes représentent alors environ 10% de ces « motifs politiques », soit environ 200 cas, qui constituent le corpus de cette recherche. Des chercheur·es ont montré que, tout au long de l’histoire de la Belgique, nombre d’éloignements politiques d’étrangers ne disaient pas leur nom, mais s’effectuaient au moyen de mesures administratives ou pour d’autres motifs allégués, tels des délits de droit commun ou le manque de moyens d’existence (Coupain, 2003 ; Zian, 2023). Cette présentation examine ce qui préside au choix de qualifier une expulsion de « politique », et comment ce type de sanction est décidée et appliquée à l’encontre des femmes. À partir des dossiers individuels tenus par la Police des Étrangers, j’étudie la composition du corpus en termes de nationalité, d’engagement politique, de parcours personnels et de situations familiales. Il s’agit, dans un premier temps, de mettre en perspective les enjeux politiques – belges et internationaux – de la qualification des expulsions féminines. Dans un second temps, l’objectif est d’identifier les biais de genre, de « race » et de classe qui teintent le travail de cette administration, en se penchant particulièrement sur la question de la reconnaissance de l’engagement féminin comme « politique ».