par Brennan, Audrey
Président du jury Sandri, Giulia
Promoteur Pilet, Jean-Benoît
Co-Promoteur Bodet, Marc André
Publication Non publié, 2024-12-10
Président du jury Sandri, Giulia
Promoteur Pilet, Jean-Benoît
Co-Promoteur Bodet, Marc André
Publication Non publié, 2024-12-10
Thèse de doctorat
Résumé : | [FR]L'importance de cette thèse réside dans son examen du processus de modification des règles de sélection des dirigeants de partis politiques et dans sa façon de mesurer la nature de ces changements. Malgré l’éventail des études sur les courses à la direction des partis, notre compréhension du processus de changement des règles est limitée par l’approche privilégiée dans le champ d’étude : l’approche utilitariste ou fonctionnaliste. Cette approche, qui s’inscrit dans la théorie du choix rationnel, nous empêche de comprendre comment et pourquoi les partis politiques modifient leurs structures organisationnelles. Traiter les partis comme des institutions nous permet d’intégrer des théories et des concepts de la littérature en politique comparée, nous permettant ainsi de répondre aux trois questions de recherche suivantes : Comment pouvons-nous mesurer le changement ? Pourquoi les partis adoptent-ils certains changements ? Comment les partis adoptent-ils ces changements ?Le devis de recherche mobilise un vaste inventaire de statuts de partis politiques canadiens fédéraux et provinciaux, des règles de course à la direction et des entrevues semi-directives. En utilisant une combinaison de techniques, nous fournissons diverses mesures de changements : dans les statuts, dans les règles de courses, et dans les tentatives de changement. Nous utilisons ensuite des analyses bivariées pour déterminer les facteurs probables de changement dans les règles balisant qui peut voter pour le dirigeant. Enfin, nous fournissons un compte rendu détaillé des raisons et de la façon dont les partis ont perçu l'environnement changeant et ont procédé à la révision de leurs structures internes sur une période de cinq ans.Les résultats éclaircissent notre compréhension de la notion de changement en fonction de la façon dont nous avons choisi de mesurer celui-ci. Par exemple, un chapitre examine toutes les règles adoptées et catalogue les changements sur une base annuelle, tout en prenant compte de l’ampleur du changement : majeur, mineur ou technique. Les deux chapitres suivants examinent les règles de deux autres manières : l’un se concentre sur les règles utilisées dans les courses, tandis que l’autre considère les propositions de changement comme un changement en soi.De plus, puisque le changement prend du temps, nous soulignons la nécessité de revisiter la vaste utilisation de l'approche utilitariste souvent privilégiée dans les études de changements d’organisation partisane. Compte tenu de cette observation, nous concluons que, même si une défaite électorale est une condition nécessaire au changement, un changement peut prendre plus d'une élection avant d’être mis en œuvre, alors la notion de la défaite électorale comme cause claire de changement devrait être revisitée. Par exemple, nous montrons que le Parti libéral du Canada a commencé à entreprendre des changements en 2006. Toutefois, il lui aura fallu trois élections avant que celui-ci puisse changer complètement la façon dont ses dirigeants sont sélectionnés. De même, nos conclusions suggèrent que nous devrions revoir l'idée que les partis ont un objectif principal, tel que être plus démocratiques, mettre en œuvre des politiques, obtenir plus de votes ou gouverner (policy, office, votes, democracy). Nous émettons cette conclusion à la suite des difficultés encourues dans le codage des données.Ces résultats mettent en lumière le besoin de mieux arrimer l’étude de l’organisation des partis à d’autres sous-champs s’intéressant également à ceux-ci. Notamment, nos résultats nous permettent de mieux comprendre les obstacles à la sélection d'un chef de parti ou des investitures de candidats locaux, sur l'image de marque du parti, sur les effets probables des politiques publiques sur les structures des partis, sur notre compréhension de la discipline partisane et, plus généralement, sur les recherches nécessitant la collaboration des partis politiques. |
[ENG]The significance of this dissertation lies in its consideration of the process of changing party leadership selection rules and measuring the nature of these changes. Despite the vastness of studies on party leadership, there is limited understanding of the process of changing these rules beyond the in-depth functionalist or utilitarian approach. These approaches limit our understanding of how and why parties change parts of their organizational structure. This study treats parties as institutions, thereby allowing us to incorporate theories and concepts from comparative politics to measure changes to leadership selection rules in Canadian federal and provincial parties. Three questions can be answered using this approach: How can we measure change? Why do parties adopt certain changes? How do parties adopt these changes?The research design consists of mobilizing an extensive inventory of political party statutes, a dataset of leadership race rules, and semi-structured interviews. Using a combination of techniques, we provide various measures of change in the party statutes. We then use bivariate analyses to determine the likely drivers of change in who can vote for the leader. Finally, we provide an in-depth account of why and how parties perceived the changing environment and proceeded to review their internal structures over a ten-year period.The findings shed light on our notion of change depending on how we chose to study leadership races. For example, one chapter reviews all adopted rules, catalogs changes on an annual basis, and measures the scope of these changes as either major, minor, or technical. The next two chapters examine the rules in two other ways: one focuses on the rules used in a race, while the other considers proposals for change as a change.Since change takes time, we should revisit the utilitarian approach that party scholars tend to favor. Considering this observation, we conclude that while election loss is a necessary condition of change, it does take election loss to launch the process of change. Nevertheless, the idea that it is a clear cause for change should be revisited. For instance, we show that the Liberal Party of Canada was in a process of change as of 2006, and it took the party three elections to fully change its selectorate. Likewise, our findings suggest that we should reconsider the idea that parties have one primary goal, such as being more democratic, implementing policy, acquiring more votes, or governing (policy, office, votes, democracy). We come to this conclusion because of the challenge of distinguishing between goals.These results have significant implications for understanding hurdles to becoming a party leader or a local candidate, party branding, the likely effects of public policies on party structures, party discipline, and more broadly, any project necessitating the collaboration of political parties. |