Article révisé par les pairs
Résumé : Dans cet article, nous explorons les croyances collectives et les stéréotypes de genre entourant les violences conjugales. Ces stéréotypes structurent notre perception du monde social tout en servant à justifier et maintenir des hiérarchies de pouvoir. Par exemple, l’invisibilité des violences dans les relations lesbiennes nourrit l’idée que seules les relations hétérosexuelles peuvent être violentes, renforçant ainsi la vision d’une violence exclusivement masculine et dépeignant les femmes comme essentiellement passives. Or, bien que la violence entre femmes existe, elle s’inscrit dans une analyse différente des rapports de pouvoir sur le plan structurel. Certains groupes minoritaires pourraient exploiter ces stéréotypes à des fins stratégiques pour valoriser leur identité sociale : les lesbiennes, confrontées à l’homophobie, peuvent se représenter leurs relations comme plus égalitaires, ce qui aide à contrer les stéréotypes négatifs et la stigmatisation. Cette stratégie peut influencer positivement les perceptions sociales, mais elle risque aussi de renforcer la conception binaire des rôles de genre et de minimiser la violence réelle dans les couples lesbiens. La difficulté réside donc dans l’usage des stéréotypes pour contrer l’oppression tout en évitant de renforcer les mêmes croyances et d’invisibiliser des problématiques urgentes.