par Leduc, Marie-Pier
Président du jury Caron, Sylvain
Promoteur Duchesneau, Michel;Dufour, Valérie
Publication Non publié, 2024-10-09
Président du jury Caron, Sylvain
Promoteur Duchesneau, Michel;Dufour, Valérie
Publication Non publié, 2024-10-09
Thèse de doctorat
Résumé : | Émile Vuillermoz (1878-1960) est un géant de la critique musicale française, et certainement le plus illustre représentant de l’« âge d’or » de la musicographie dans la presse. Extrêmement prolifique, il a rédigé près de 6 000 textes sur la musique, auxquels il faut ajouter des articles sur le cinéma et sur divers autres sujets pour un total d’environ 10 000. Sa carrière s’est étalée sur 61 années (de 1899 à 1960) et a comme particularité de s’être principalement déployée dans les journaux quotidiens et hebdomadaires et non dans la presse musicale. La production vuillermozienne incarne une forme de critique musicale « au quotidien », ainsi qu’une critique engagée conçue comme un outil stratégique pour influencer le développement de la musique de son temps. Cette thèse, au croisement de la musicologie, de l’histoire de la presse et des periodical studies, a comme objectif d’étudier, à travers le cas de Vuillermoz, les interactions entre presse et musique durant les six premières décennies du XXe siècle sous divers angles : la diversité des supports périodiques à la musicographie et l’évolution de sa présence dans l’espace médiatique, la structuration de la profession par le biais d’une constellation d’écrits métacritiques, la construction d’une carrière de critique au sein et en dehors de la presse musicale, la promotion d’idées esthétiques par un discours se déployant dans plusieurs organes de presse simultanément et dans le temps, et, enfin, l’utilisation de la musicographie « de masse » à des fins idéologiques. Vuillermoz est ainsi à la fois l’objet de cette thèse et le guide d’une exploration plus large. Il sert de « filtre » pour étudier le rôle de la musicographie dans le double écosystème de la presse et de la musique. Un des apports de cette thèse est aussi de couvrir une longue période qui transcende les deux guerres mondiales souvent utilisées comme balises temporelles aux corpus. Ce parcours permet notamment de faire le point sur la trajectoire et les écrits de Vuillermoz à des moments charnières de l’histoire de la musique, comme la Première et la Seconde Guerre mondiale. Émergent ainsi différents points de rencontre entre l’histoire de la musique et celle de la presse, voire l’histoire de la société française. |
Émile Vuillermoz (1878-1960) is a major figure of French music criticism, and certainly the most illustrious representative of the “golden age” of music writing in the press. Extremely prolific, he wrote nearly 6,000 texts on music, to which must be added articles on cinema and other subjects, for a total of around 10,000. His career spanned 61 years (from 1899 to 1960), with the distinctive feature that he wrote mainly for daily and weekly newspapers, rather than the music press. Vuillermoz’s output embodies a form of “everyday” music criticism, as well as an engaged criticism conceived as a strategic tool to influence the development of the music of his time. This dissertation, at the crossroads of musicology, the history of the press and periodical studies, aims to study, through the case of Vuillermoz, the interactions between the press and music during the first six decades of the 20th century from various angles: the proliferation of periodical supports for music criticism and the evolution of its presence in media space, the structuring of the profession through a constellation of metacritical writings, the construction of a critical career within and outside the music press, the promotion of aesthetic ideas through a discourse unfolding in several press organs simultaneously and over time, and, finally, the use of “mass” music writing for ideological ends. Vuillermoz is thus both the object of this dissertation and the guide to a wider exploration. He serves as a “filter” for studying the role of music criticism in both press and music ecosystems. One of the contributions of this dissertation is also that it covers a long period that transcends the two world wars often used as temporal markers in corpora. This path allows us to examine Vuillermoz’s career and writings at pivotal moments in the history of music, such as the First and Second World Wars. In this way, the history of music and the press, and even the history of French society, come together at different points. |