Résumé : Public Transport as Contested Public Space: Fare Policies and Daily Mobilities in Brussels and TallinnThis dissertation explores the social and political dimensions of public transport and examines its implications as a public space in cities such as Brussels and Tallinn. By examining the tensions between planned and lived public spaces through four case studies, this research sheds light on the structuring devices of mobility regimes and their impact on everyday mobilities.Using a variety of qualitative methods, including interviews with different passengers and stakeholders, observational research and travel diaries, this dissertation explores the role of fare policies on mobility behaviour, the transformative effects of the COVID-19 pandemic on public transport atmospheres and behaviour, and the establishment of social rules of behaviour and their impact on deviant experiences. Through analyses of fare evasion in the Brussels metro and the effects of the free public transport policy in Tallinn, the author outlines the interplay between policy decisions, infrastructure and social control mechanisms. Incorporating feminist perspectives on the body and embodiment in urban spaces, the dissertation sets out at the micro level to explore users' everyday experiences and practices, to reveal how marginalised mobility needs intersect with societal norms and socio-cultural constructions of space, and to highlight the importance of practical knowledge and 'lived expertise' in understanding the realities of diverse urban citizens. This research contributes to the existing literature on urban theory and public transport by highlighting the political, social and communal functions of public transport. It makes empirical contributions to the literature on fare policy and fare evasion, and to frameworks of mobility justice, by examining urban inequalities manifested in public transport and identifying deviant practices as avenues for wider access and publicness. By illuminating the complexities of public transport as a contested public space, this dissertation informs research and policy-making at the intersection of transport and mobility studies, urban planning and justice perspectives, ultimately advocating for more inclusive urban transport systems.
Le transport public en tant qu'espace public contesté : Politiques tarifaires et mobilités quotidiennes à Bruxelles et à TallinnCette thèse est née dans le but de comprendre ce qui constitue le "public" se trouvant à la fois dans les "transports publics" et dans l'"espace public". Ce n'est que récemment que les transports publics ont été inclus dans la littérature sur l'espace public qui, depuis des décennies, avait déjà discuté de leur rôle dans la vie sociale, culturelle, économique et politique des villes. En outre, la recherche sur les transports, qui s'est généralement concentrée sur une approche fonctionnaliste, ainsi que sur les besoins des navetteurs et les objectifs de planification urbaine axés sur la croissance, a négligé les différents besoins des usagers et la mobilité en tant que phénomène complexe au-delà du mouvement physique. Pour combler ces lacunes, je m'appuie sur la littérature des études sur la mobilité, de l'espace public et des approches féministes de la justice sociale. Ainsi, je souhaite étendre l'approche conventionnelle des transports publics à un éventail plus large d'expériences, en les examinant en tant qu'espace public à travers une étude empirique des expériences et des pratiques quotidiennes de mobilité au niveau individuel. La recherche a été menée à Tallinn (Estonie) et à Bruxelles (Belgique). Ces deux villes sont confrontées à des défis similaires, tels qu'un taux de motorisation élevé et un étalement urbain croissant, la diversité de la population et la ségrégation socio-spatiale. Les principales données pour Bruxelles sont 27 entretiens avec des passagers fraudeurs, des observations ethnographiques dans les stations de métro et sur les médias sociaux, ainsi qu'une enquête en ligne et 33 entretiens semi-structurés avec des passagers pendant la pandémie COVID-19. À Tallinn, 22 personnes ont été interrogées lors de deux entretiens et ont rempli un journal de voyage de sept jours.Les quatre publications présentées dans cette thèse apportent trois contributions. Premièrement, je constate que les transports en commun sont un espace public dynamique, marqué par la prédominance des règles de conduite et façonné par des négociations quotidiennes sur les différences. Deuxièmement, je montre comment la politique tarifaire, ses valeurs normatives et son infrastructure ont un impact sur la mobilité individuelle. Alors que le prix élevé des billets et les contrôles limitent la mobilité quotidienne, les systèmes sans billet permettent des espaces d'activité plus vastes. Troisièmement, je présente un argument épistémologique en faveur de l'intégration au niveau individuel et de diverses preuves empiriques qui entrelacent les expériences et les pratiques physiques afin d'informer la recherche et le développement de stratégies pour la conception de villes plus inclusives et plus équitables.