Article révisé par les pairs
Résumé : Conséquence de la transformation des cadres institutionnels du contrôle et de la sécurité, le déploiement de la vidéosurveillance dans l’espace public est aujourd’hui contesté par plusieurs collectifs militants qui s’organisent à travers des modes d’action cartographiques. Leurs pratiques entendent dénoncer, en la visibilisant, une nouvelle dimension techno-sécuritaire des rapports de pouvoir qui structurent l’espace. Grâce aux résultats d’une enquête de terrain menée auprès des membres de la plateforme Technopolice, nous montrons que le rôle stratégique de la cartographie collaborative dans leurs actions politiques réside dans ses fonctions agrégatives et multiscalaires. La diffusion de cartes et leur production apparaissent alors comme des moyens complémentaires, analytiques et symboliques, utilisés par les militants pour mieux appréhender et sensibiliser le public au phénomène auquel ils s’opposent.
As a consequence of the transformation of the institutional frameworks of control and security, the spreading of videosurveillance in public space is today contested by several militant collectives that organize themselves through cartographic modes of action. Their practices aim to denounce, by making it visible, a new techno-security dimension of the power relations that structure space. Thanks to the results of a field survey conducted among the members of the cooperative platform Technopolice, we show that the strategic role of collaborative cartography in their political actions lies in its aggregative and multiscalar functions. The dissemination of maps and their production appear as complementary, analytical and symbolic means used by the activists to better understand and raise public awareness of the phenomenon they oppose.