par Sizaire, Laure
Référence 1er Congrès des études de genre en France (Septembre 2014: ENS, Lyon)
Publication Non publié, 2014-09
Communication à un colloque
Résumé : Depuis les années 90, des agences matrimoniales internationales se positionnent sur le marché du mariage à l’échelle globale mais n’impliquent toutefois pas des hommes et des femmes du monde entier mais bien seulement certain(e)s d’entre eux/elles. Ces nouvelles pratiques interrogent à la fois l’existence d’une géographie matrimoniale genrée, la « distribution internationale du genre » sur les sites de rencontres internationaux (Diminescu, 2010), et l’apparition de nouvelles « parentalités transnationales ». Ainsi entre migrations pendulaires et unions maritales mixtes, ce que l’on nomme les « mariages par correspondance » est un phénomène qui révèle des (des)équilibres dans les rapports sociaux de sexe internationaux et place le genre au cœur de ces migrations (Morokvasic, 2010).En m’appuyant sur plusieurs enquêtes de terrain menées en Russie, en Ukraine et en France, je présenterai une analyse du fonctionnement de ces agences matrimoniales internationales et chercherai à décrypter les motivations des hommes (français) et des femmes (slaves) engagées dans cette démarche. Si certaines recherches, présentant les femmes comme des victimes, se sont attachées à rattacher ce phénomène à des réseaux de prostitution, d’autres, au contraire, ont cherché à analyser les dynamiques de ce processus (Constable, 2003, 2006 ; Ricordeau, 2012). C’est dans cette seconde perspective que le sujet sera abordé : nous interrogerons à la fois la capacité d’action des femmes, la dimension émancipatrice de leur démarche et la construction sociale des sexes dans des contextes différents (Russie, Ukraine), tout en révélant dans le même temps la manifestation des résistances masculines et la transformation contemporaine des rapports sociaux de sexe (France) (Devreux, 2004 ; De Singly, 2013).