Résumé : La littérature sur les familles ethniquement « mixtes » se focalise en général sur les expériences des couples, mais rarement sur celles de leurs enfants. Les quelques études sur ces derniers dévoilent leurs formes variées d’identité et la façon dont la société où ils résident et grandissent affecte leur autodéfinition, soulignant le pouvoir structurant du contexte sur la formation identitaire des enfants issus des familles mixtes. Afin de nuancer la compréhension de cette construction identitaire et d’appréhender le devenir des enfants issus des familles mixtes, le présent article se penche sur l’identification ethnique de ces individus et propose une étude de cas des personnes issues de familles belgo-philippines et belgo-thaïlandaises en Belgique. Les matériaux empiriques recueillis, notamment en Belgique, montrent que ces personnes se définissent de différentes manières. La plupart d’entre elles se présentent de manière variable en fonction du lieu (espace géographique et socioculturel circonscrit) où elles se trouvent, de leurs interlocuteurs (situation interpersonnelle) et du moment (temporalité), révélant le pouvoir structurant du contexte sur leur autodéfinition ethnique. Les autres personnes interviewées s’identifient de manière stable, ce qui démontre leur résistance face aux défis biographiques et suggère que l’auto-identification ethnique n’est pas toujours fluide ou fluctuante.