Résumé : Le présent article interroge la frontière entre humanité et animalité sur base de l’humanisation relativement poussée dont quatre hybrides mi‑hommes, mi‑bêtes ont fait l’objet, entre Antiquité et Moyen Âge, alors que leurs autres congénères sont nettement moins concernés – du moins en Occident. À cet égard, on s’intéressera particulièrement à leurs points communs pour voir si dans le cas d’espèce de monstres déjà anthropomor‑phes, il existe ou non, une forme de prédisposition au renforcement de leur part d’humanité.Après s’être demandé ce que recouvre le concept d’humanisation quand il s’agit de créatures mi‑hommes, mi‑bêtes, on poursuivra par la présentation du groupe d’hybrides concernés, à savoir les sirènes (uniquement sous leur forme de femmes-poissons), les centaures, les cynocéphales et les faunes. Ensuite sera décrite la manière dont leur humanisation s’exprime dans les textes et dans les images (ixe‑xve siècles), avant de voir si, par le passé, ces hybrides n’en avaient pas déjà bénéficié sous une forme ou sous une autre. In fine on se demandera s’il existe éventuellement un facteur culturel déterminant qui aurait favorisé ce type de glissement particulièrement transgressif, même s’il ne s’impose pas partout