par Duriau, Nicolas
Référence Francqui Chair: William Marx (Doctoral Conference: The French Touch in Literary Studies Today (2022-11-17: University of Antwerp, organisé par Franc Schuerewegen)
Publication Non publié, 2022-11-17
Communication à un colloque
Résumé : [FR] La langue que nous parlons organise le réel, elle nous fait voir des choses qui, si notre langue avait été autre, n’auraient peut-être pas existé. Dans la recherche littéraire, où la matière linguistique est à la fois le moyen et l’objet de la recherche, la chose est évidemment cruciale. L'anglais est hégémonique aujourd'hui. Quelle est alors la spécificité d'une activité de recherche conduite en français par un groupe de doctorants qui ont délibérément et stratégiquement choisi de s'exprimer dans cette langue ? Une part importante des études littéraires, telles qu'elles se sont développées au cours des décennies passées, est liée à des notions et à des méthodes qui ont clairement un arrière-plan « français ». Il suffit de penser au couple « signifiant/signifié » (Saussure) en linguistique et en littérature, à un mot comme « laïcité » et à ses implications sociologiques dans un monde de super-diversité, à l'idée de « différance » de Jacques Derrida, à ce qui se passe aujourd'hui dans le domaine des études de « genre », etc. La « French Theory » (Barthes, Foucault, Derrida, Baudrillard) n’a pas fini de faire parler d’elle. Elle continue à nourrir les débats, elle a produit des formes contemporaines de théorie littéraire, elle est, pour les chercheurs en littérature, un outil de travail indispensable. Trois universités flamandes participent (Université d’Anvers, KULeuven, UGent) à notre journée d’étude. Il sera question d'écopoétique, d’études des médias, d’études décoloniales, d’études queer et de genre, des humanités numériques, d’autres choses encore, et tout cela dans la langue de Molière.