Article révisé par les pairs
Résumé : [FR] Les neuvièmes journées d’études du groupe COnTEXTES se sont donné pour objectif d’éclairer les rapports entre gender studies et sociologie de la littérature. Considéré comme une « fabrication » à laquelle la littérature, en tant que phénomène social, n’est pas étrangère, le genre mérite d’être étudié à l’aune du fait littéraire, et vice-versa. Si la sociologie de la littérature « étudie celle-ci à la fois comme un phénomène [...] et comme un vecteur de représentations sociales », n’est-elle pas l’alliée des études de genre, qui s’intéressent précisément à « la construction des représentations sexuées qui circulent dans la société » ? Postulant que le genre est une construction sociale et que la littérature est une activité socialement déterminée (avec une structure, des fonctions et des interactions analysables), ainsi qu’un mode de « connaissance pratique » du monde social, ce numéro de revue, tiré des communications du colloque, envisage la place que le « fait littéraire » occupe dans le travail d’élucidation des catégories de sexe, de leurs interactions et de leurs intersections avec d’autres relations de pouvoir. Au croisement des études de genre et de la sociologie de la littérature, les contributions du présent numéro entendent se soustraire à « la loi des cécités et des lucidités croisées », d’après laquelle, comme dans la fable des aveugles et de l’éléphant, chaque discipline cartographie des réalités interdépendantes, tout en revendiquant la supériorité de son point de vue.