par Fornhoff, Michèle
Référence Les Cahiers de la mémoire contemporaine, 16, page (119-141)
Publication Publié, 2023-06-30
Article révisé par les pairs
Résumé : Entre 1880 et 1940, près de 3,5 millions de Juifs, toutes classes sociales confondues, chassés par les pogroms successifs, par les vagues d’antisémitisme violentes ou par les conditions de vie devenues déplorables, vont chercher des jours meilleurs à l’Ouest. Si la plus grande partie de ce transfert physique mais aussi socioculturel sans précédent est transatlantique, quelques métropoles occidentales comme Paris, Bruxelles, Anvers ou Amsterdam, joueront, au fil des migrations, les terres promises provisoires. Ces villes diasporiques – à la fois territoires organiques où se développent les quartiers juifs et cités politiques encourageant une acculturation progressive – prêteront un terrain fertile, chacune de manière singulière et malgré un environnement souvent hostile, à l’éclosion d’une vie artistique féconde, où le théâtre fonctionnera comme véhicule et marqueur identitaire par excellence.
Between 1880 and 1940, nearly 3.5 million Jews, all social classes combined, driven out by successive pogroms, by waves of violent anti-Semitism or by living conditions that had become deplorable, went to seek better days in the West. If the majority of this unprecedented physical but also socio-cultural transfer is transatlantic, a few Western metropolises such as Paris, Brussels, Antwerp or Amsterdam play the role of temporary promised lands over the course of the successive migrations. These diasporic cities – both organic territories where Jewish neighbourhoods develop and political cities encouraging progressive acculturation – provide fertile ground, each in a unique way and despite an often hostile environment, for the blossoming of a fertile artistic life, where theater functions as a vehicle and marker of identity par excellence.