par Delpu, Pierre-Marie
Référence Revue d'histoire moderne et contemporaine, 64, 1, page (7-31)
Publication Publié, 2017-04-01
Référence Revue d'histoire moderne et contemporaine, 64, 1, page (7-31)
Publication Publié, 2017-04-01
Article révisé par les pairs
Résumé : | L’article s’intéresse aux usages politiques des martyrs libéraux et révolutionnaires dans le royaume des Deux-Siciles au début du XIXe siècle. Il cherche à montrer comment l’âge romantique a vu s’affirmer une culture des martyrs dans l’opposition libérale aux Bourbons, fondée sur le souvenir de la révolution manquée de 1799, puis enrichie dans les années 1840 des victimes de la répression des révolutions successives qu’a connues le royaume. Comme l’illustre le cas des provinces calabraises autour du « moment 1848 », la mémoire des martyrs a été à la fois l’un des supports privilégiés des identités locales et l’un des instruments principaux de la politisation du peuple à l’échelle locale, cristallisant des identités politiques très souvent imprécises. Cet aspect identitaire se maintient au début des années 1850, pendant que beaucoup de libéraux sont en exil dans le royaume de Piémont : alors que les martyrs deviennent des pères fondateurs de l’Italie en formation, ils servent surtout à illustrer la supériorité et le primat des Méridionaux dans le mouvement national italien. |
The paper aims to study the political uses of the liberal and revolutionary martyrs in the Kingdom of the Two Sicilies during the first half of the 19th century. A culture of martyrdom appeared in the liberal opposition to the Bourbon monarchy, based on the memory of the failed revolution of 1799, then enriched in the 1840s through the victims of the repression of the successive revolutions that shook the kingdom. As shown by the Calabrian case during the Revolution of 1848, the memory of the martyrs was one of the privileged supports of the popular politicization at the local scale, crystallising some very often imprecise political identities. It kept its identity-building function at the beginning of the 1850s, while many liberals were exiled in Piedmont: while the liberal martyrs became founding fathers of the Italian Risorgimento, they are mainly used to illustrate the Neapolitan and Southern superiority and primacy in the Italian nation-building. | |
El artículo se centra en los usos políticos de los mártires liberales y revolucionarios en el Reino de las Dos Sicilias a principios del siglo XIX. Se trata de mostrar cómo la época romántica vio la afirmación de una cultura de los mártires en la oposición liberal a los Borbones basada en el recuerdo de la revolución fallida de 1799, y luego enriquecida en la década de 1840 por las víctimas de la represión de las sucesivas revoluciones en el reino. Como ilustra el caso de las provincias calabresas en torno al «momento 1848», la memoria de los mártires fue a la vez uno de los soportes privilegiados de las identidades locales y uno de los principales instrumentos de politización de la población a nivel local, cristalizando en identidades políticas muy a menudo imprecisas. Este aspecto de la identidad se mantuvo a principios de la década de 1850, cuando muchos liberales se encontraban en el exilio en el Reino de Cerdeña: mientras que los mártires se convirtieron en padres fundadores de la Italia en formación, sirvieron ante todo para ilustrar la superioridad y la primacía de los sureños en el movimiento nacional italiano. |