Résumé : L’article propose d’analyser la dynamique entre les membres des diasporas africaines noires de Belgique et les représentants du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (MRAC) lors de sa rénovation (2014-2018). Créé en 1898 dans le Palais des colonies de l’exposition universelle de Bruxelles sous le nom de « musée du Congo », ce musée (renommé en 2018 Africa Museum) incarne, pour ces diasporas,l’héritage colonial par excellence de la Belgique et constitue un terrain d’enjeux matériels(oeuvres d’art/biens mal acquis durant la colonisation, décolonisation de la muséographie) et symboliques majeurs. L’analyse met en lumière la persistance du poids de l’héritage colonial et de la colonialité du pouvoir sur les diasporas africaines de Belgique qui s’est manifestée, en l’occurrence, dans la difficulté de celles-ci à faire valoir ses points de vue sur la rénovation et son aspiration à décoloniser l’approche muséale du MRAC.