par Xifaras, Mikhail
Editeur scientifique Mohnhaupt, Heinz;Kervégan, Jean-François
Référence Droit, philosophie, économie, Klostermann, Frankfurt/Main
Publication A Paraître, 2004
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : La doctrine contemporaine fait de la représentation l'essence du mandat. La théorie classique enseigne cependant que le mandat se distingue de la location d'industrie et de service par la gratuité. Au milieu du XIXème siècle, la querelle fait rage entre partisans des deux thèses. Au travers de l'étude de cette querelle, se fait jour la pénétration des catégories de la science économique dans la dogmatique juridique: une conception générale de la valeur du travail fondé sur sa nature libérale ou mécanique. Ainsi, la thèse classique propose une justification du salariat fondé sur les principes néo-stoïciens d'une hiérérchie morale des actions humaines qui contredit les principes de droit moderne. La thèse moderne, ne se pose pas comme le refus positiviste, ou scientifique de toute science morale du droit mais comme une science morale supérieure à celle qu'elle combat. Elle permet de faire droit aux principes modernes de la liberté du travail et de l'égalité des travailleurs mais ne parvient pas à justifier le rapport de subordination inhérent au louage d'industrie, et plus encore au louage de services. Le salariat attend toujours sa pleine justification. Cet article fait suite à celui consacré à l'Ecole de l'exégèse. Il essaie de présenter quelques unes des lignes de force d'une future histoire conceptuelle de la doctrine moderne qui prenne en charge les productions conceptuelles immanentes au phénomène juridique. Ici, apparaît l'opposition de l'industrialisme et du spiritualisme, qui sont les deux figures modernes de la science morale du droit.