par Vranken, Apolline 
Référence Rotondes 2 : En finir avec le canon ? (31 mars 2023: Institut National d'Histoire de l'Art, Paris)
Publication Non publié, 2023-03-31

Référence Rotondes 2 : En finir avec le canon ? (31 mars 2023: Institut National d'Histoire de l'Art, Paris)
Publication Non publié, 2023-03-31
Communication à un colloque
Résumé : | Les publications et expositions autour des architectes et designers femmes et de certaines de ses protagonistes en particulier - Charlotte Perriand, Plautilla Bricci ou encore Lina Bo Bardi - démontrent l’existence, au sein des disciplines de l’histoire de l’art et de l’architecture, de nouvelles dynamiques de recherches et de visibilisation à l’échelle européenne. 2019 marque la parution de deux ouvrages très médiatisés dans la discipline : Breaking Ground: Architecture by Women (Hall, 2019) et Bauhaus Mädels: a tribute to pioneering women artists (Rössler, 2019). Le premier s’exerce à la frise temporelle accompagnée de courtes notices dont le seul dénominateur commun est celui d’être architecte et femme. L’autre y adjoint le trait d’appartenance au Bauhaus. Dans les quelques photos promotionnelles de ce dernier ouvrage – choix opéré par l’auteur donc - nous découvrons Ilse Frank ou Ise Gropius, auteure et éditrice allemande, connue aussi pour son rôle dans la promotion du Bauhaus et conjointe du fondateur de ce dernier, ainsi que Lucia Schulz, plus connue sous le nom de Lucia Moholy-Naguy, photographe emblématique du Bauhaus. Le choix pictural opéré pose déjà question dans la mesure où il propose aux lecteurs et lectrices l’image d’une éternelle jeunesse féminine et d’un passé idéalisé. Ensuite, la mise en récit – et plus particulièrement l’absence de mise en récit – interroge. En effet, la mise en réseau et en regard des protagonistes de cette nouvelle littérature émergente que l’on pourrait qualifier d’encyclopédiques est inexistante. Et ces pratiques graphiques et narratives - sorte de collection d’icônes et de notices, presqu’interchangeables - se généralise dans un effet “cartes Panini” générique. L’auteure Emilie Notéris propose une version exacerbée, à la limite de la parodie, de ce type de narration : un Herstorical scroll (Notéris, 2020) où les repères temporels et biographiques d’une histoire des artistes femmes défilent, désincarnés, sous nos yeux.Si la recherche en histoire de l’art et de l’architecture articulée aux gender studies amène à penser en constellations, comment dès lors appliquer narrativement ainsi que graphiquement cette méthodologie au récit que constitue une thèse de doctorat ? Comment rendre tangibles, racontables, visibles, audibles, les réseaux et les flux en filigrane, en arrière-plan des récits, nécessaires à leur appréhension et leur compréhension ? Comment restituer les mouvements et les frayages, la généalogie grise (Foucault 1994: 1004) ? Comment se départir et subvertir les rapports de hiérarchisation qui existent entre médiums et entre sources pour ainsi faire avec la dirty theory (Frichot, 2019), ce que le canon considère comme rebuts théoriques ? Nous pensons la recherche comme une articulation entre le penser et le faire, matérialisée, entre autres, dans l’expression graphique de la recherche, sa mise en page et en forme. Ainsi, notre communication propose d’explorer un atlas, sous forme de boîte à outils narrative et graphique, de mises en récit et en page des informations hors champ, des interstices de la recherche. |